Spiritualité Chrétienne

Spiritualité Chrétienne

Saint Pascal Baylon, suite et fin

Vie de Saint Pascal Baylon, saint patron des oeuvres eucharistiques, suite et fin

VI le privilégié du Saint Esprit

Une âme si fervente ne pouvait manquer que mériter les prédilections divines, des grâces et des faveurs de choix. Il en est deux surtout : la science infuse et l'esprit de prophétie qui firent l'étonnement et l'admiration des contemporains et qui attirèrent autour du saint frère un mouvement extraordinaire. Pascal n'avait fait aucune étude. Grâce à son initiative et à ses efforts personnels, il arriva à savoir lire et écrire, tout juste ce qu'il faut pour ne pas être classé dans la dernière catégorie des ignorants.

Et pourtant on vit succomber près de lui des bacheliers, des licenciés, des docteurs même qui venaient l'interroger sur les questions les plus difficiles de la théologie, de la mystique, de l'Écriture sainte. Tous se retiraient émerveillés des réponses du pauvre frère convers et étaient obligés d'avouer comme le Père Emmanuel Rodriguez, illustre théologien de ce temps : « C'est stupéfiant ! Ce frère possède à n'en pas douter la science infuse. » Et avec le Père Jean Ximénès, lecteur de philosophie et de théologie et docteur de Salamaque : « J'étais tout confus d'entendre les réponses merveilleuses du Saint, elles me firent voir que si pour d'autres j'étais un maître, `a peine pouvais-je prétendre que titre de disciple de ce maître éclairé.»

Un jour de Noël, le Gardien de la communauté, pour éprouver l'obéissance de son sujet, lui commanda de parler de la naissance de Notre-Seigneur à la communauté réunie au chœur. Il s'en tira si bien, les considérations qu'il présenta sur tous les fruits du mystère furent si élevées, si exactes, qui trois illustres prédicateurs que l'entendaient n'en pouvaient croire leurs oreilles et que tous les religieux demeurèrent convaincus que Dieu lui avait tout inspiré. Plus d'une fois, sur la demande de jeunes prédicateurs, il composa des canevas de sermons qui leur permirent de faire des instructions aussi solides que touchantes. La Sainte Écriture état pour le bienheureux un livre ouvert. Il la comprenait dans ses passages les plus obscurs et en donnait les divers sens comme ne put jamais le faire le plus brillant professeur d'exégèse.

Non seulement le serviteur de Dieu parlait à ravir les choses les plus sublimes de l'ascétisme et de la mystique m ais encore, par la grâce de ce don de science infuse, il écrivait avec le même bonheur sur ces matières extrêmement compliquées. Pour sa usage et sa consolation personnelle, il composa plusieurs ouvrages sur les mystères de notre foi et des questions les plus ardues de la théologie. Un de ces traités tomba un jour entre les mains du vénérable Don Juan de Ribéra, archevêque de Valence et patriarche d'Antioche, un des plus saints personnages de son temps. Après l'avoir parcouru attentivement, il désira connaître l'auteur qui avait écrit de si merveilleuse chose. On leur conduisit l'humble frère et entre le prélat et le serviteur de Dieu s'établirent des relations qui furent la joie et l'honneur du prince de l'Église. Outre ce don de science infuse Pascal posséda aussi le don de prophétie et de pénétration des cœurs.

Bon nombre de malades, même en voie de guérisons, des personnes en parfaite santé, furent avertis par le saint de leur mort prochaine. On ne voulait pas y croire, mais Pascal insistait pour qu'on se confessât et qu'on reçut les derniers sacrements, et toujours l'événement suivait bientôt les prédictions du saint. Il prédit quatre mois à l'avance la fin de la carrière d'un éloquent prédicateur du couvent de Villaraéal, il annonça à une bienfaitrice de la communauté l'élévation au provincialat du Père Jean Ximénès, son pupille, l'élection comme définiteur et maître des novices du Père Didace Gastellon, son gardien. Chargé d'une mission de confiance auprès du supérieur de la province, Pascal avait été envoyé à Valence pour y trouver le prélat. Durant ce voyage, recevant l'hospitalité chez une pauvre veuve, il distingua un de s es enfants en qui Dieu lui avait montré les germes d'une vocation franciscaine. Malgré les difficultés et les objections de la mère, Pascal emmena le petit Jean Ximénès. Il avant bien présagé de cet enfant : Jean Ximénès devint un saint et savant religieux et mérita, selon la prédiction du saint, de gouverner la province Saint Jean –Baptiste.

Ce fait n'est pas le seul qui montre dans Pascal le don de pénétration des cœurs, recevant un jour l'hospitalité chez un pauvre paysan, Pascal à peine à table conjura son hôte de se confesser sans tarder. Ne tenant nullement à s'approcher des sacrements à cette époque insolite pour lui, le paysan ne voulait rien entendre ; mais Pascal insista pour que le jour même il se confessât au Père qui l'accompagnait et que Dieu, disait-il, lui avait envoyé pour se mettre en règle. L'hôte s'exécuta et avoua qu'il avait, en effet, grand besoin de se confesser pour accuser un grand péché qu'il n'avait pas osés le dire dans sa confession précédente. À la veille du chapitre provincial, une bienfaitrice du couvent de Villaréal, Élisabeth Xéa, fatiguée, disait-elle, des changements continuels apportés dans le personnel de la communauté, se permettait bien tout bas, de ne plus venir en aide au couvent, si le Gardien était déplacée. Quelle ne fut pas sa surprise de voir le frère Pascal venir à elle et lui dire sans autre préambule : « Sœur, quoi qu'il arrive, ne cessez pas de faire à l'avenir à notre monastère tout le bien que vous lui avez fait jusqu'à ce jour. » Se voyant devinée, Élisabeth rougit, et sans tarder revins sur sa mauvaise résolution et promit de faire comme par le passée l'aumône aux Frères de Notre-Dame du Rosaire. A ces dons merveilleux le saint Esprit ajoutait la faveur de l'Extase.

Déjà nous l'avons vu, pascal dans es nombreuses visites au Saint Sacrement était souvent soulevé de terre, mais il arriva aussi maintes fois que le digne religieux même en communauté fût ravi par les transports de l'amour divin. C'était généralement aux grandes solennités de l'Église. A la méditation, aussi bien en récréations, on le voyait soudant s'élever de terre ou s'échapper dans la solitude pour donner libres cours aux élans d'amour qui animaient son cœur, et on le retrouvait, gisant inanimé, épuisé par la véhémence des aspirations que la Divinité lui inspirait. Ce n'est pas par les faveurs extraordinaires que nous devons juger de la sainteté d'une âme. L'accomplissement intégral du devoir, malgré les difficultés, une piété intense et une vertu sans défaillance même au milieu des plus rudes épreuves : tels sont les indices de la sainteté : telles sont les raisons qui attirent les complaisances divines et les faveurs célestes. Mais la vertu caractéristique de notre saint, celle d'ailleurs qui garde toutes les autres vertus et enrichit surtout l'âme des grâces les plus précieuse, ce fut l'humilité. Entre les humbles, Pascal chercha à être le plus humble. Il se regardait et se proclamait sincèrement comme le dernier des hommes, le rebut de l'humanité. Des mépris, des humiliations, il faisait son régal, « Toutes les diffamations, calomnies et injures, si graves et si atroces soient-elles, dit-il dans son règlement, tu les boiras comme une liqueur délicieuse, et c'est avec une singulière joie et un tressaillement de cœur que tu les recevras. »

Certes, il eut maintes occasions de pratiquer cette résolution durant les quelques années pendant les quelles il fut sous l'obéissance d'un Gardien d'humeur sombre et atrabilaire, affecté d'une véritable antipathie contre son portier. Les coulpes pleuvaient sur le pauvre frère. Les moindres manquements devenaient prétextes au plus amers reproches, et cela devant toute la communauté parfois les religieux présents en étaient eux-mêmes contristés. Mais notre saint, tête baissée, écoutait les paroles mortifiants que lui étaient adressées, avec plus d'avidité que si l'on eût fait son panégyrique. Et comme après coup, certains religieux, pris de commisération, cherchaient à encourager ou à consoler le pauvre patient, il répondait invariablement : « Ne me plaignez pas, rassurez-vous, sachez que j'ai pris ces paroles comme si elles fussent sorties de la bouche du saint -Esprit. » Pascal, on a déjà pu le constater, était l'esclave de son devoir. Alliant la contemplation de Marie avec la vie active de Marthe, il était toujours à son poste, prêt à rendre tous les services qu'on pouvait lui demander et joignant les délicatesses aux générosités de la charité à l'égard de tous les personnes avec qui il vivait ou qu'il approchait. Bien des fois ses prodigalités à l'égard des pauvres lui attirèrent de dures observations de la part de quelques confrères trop zélés. Notre saint supportait tout, sans mot dire, et se montrait plus bienveillant encore pour ceux qui lui avaient fait de la peine. La pureté de Pascal était celle d'un ange, et de lui, comme de S.Bonaventure, on pouvait presque dire qu'il n'avait pas péché en Adam. Nul cependant ne prit de plus énergiques moyens et ne multiplia davantage les précautions pour préserver de toute atteinte le lis délicat de la chasteté

Aux austérités qu'il pratiquait, il joignait la prière la plus ardente pour obtenir de conserver intacte la pureté de son corps, et c'est ainsi qu'il put déjouer victorieusement la ruse et les sollicitations infernales d'une créature infâme que le démon lui avait envoyée à Valence pour le faire tomber dans le mal. Toujours par le même amour de l'humilité, il s'efforçait de cacher tout ce qui aurait pu être interprété à son avantage.

Les religieux de la Providence, sans tenir compte de ses résistances désespérées, le placèrent à la tête d'un de leurs couvents en qualité de président, bien qu'il ne fût pas prêtres. Almanda, couvent de noviciat , le voulut pour maître des novices. Par obéissance il accepta. Mais quel supplice pour son humilité de devoir commander aux autres ! Toutefois, il s'ingénia par tous les moyens à s'effacer dans sa supériorité. Perdu au milieu de « ses enfants » il paraissait l'un d'entre eux. Avec eux on le voyait au travail comme à la prière. Il inspirait tant de confiance qu'on lui avouait tout sans détour, on ne pouvait avoir de secret pour lui. De son côté, il en profitait pour donner à chacun des conseils appropriés à son état. D'ailleurs, partout où elle s'écoula, la vie du bienheureux fut une véritable apostolat. Avec séculiers, aux pauvres spécialement qu'il recevait à la porte, il faisait un bien immense par ses bonnes paroles et par son amabilité de saint, les religieux à leur tout étaient stimulés dans la voie de la ferveur par les exemples entraînants du vénérable convers.

Avant son entrées en religion, Pascal avait déjà montré une grande dévotion à l'égard de la Ste Vierge. Une fois au couvent, cette dévotion alla toujours en croisant à tel point, nous disent les Bollandistes, qu'on ne pourrait expliquer la piété et l'amour qu'il manifestait pour sa divine mère. Il ne pouvait entendre prononcer son nom béni sans qu'aussitôt inclinait la tête en amenât tous ses confrères à faire de même, lorsqu'il se croyait à l'abri de tout regard, il faisait la génuflexion. Il récitait avec la plus grande ferveur le Rosaire de Marie et recommandait fortement autour de lui cette pratique si chère à la Reine du ciel, si riche en indulgences et en fruits spirituels. Il avait une dévotion particulière pour l'Immaculée Conception. Quand l'occasion s'en présentait, il défendait ardemment cet insigne privilège de sa souveraine bien-aimée. Pour son usage personnel il avait voulu copier l'office de l'Immaculée tel qu'on le récite dans l'Ordre franciscaine. Lorsque arrivait le jour de la solennité du 8 décembre, on le voyait animé d'une telle joie, d'une telle ferveur que son visage en paraissait radieux, enflammé : on eût dit qu'il était ce jour-là dans une continuelle extase. S'il lui arrivait alors de rencontrer un novice ou un jeune religieux, il l'invitait à se mettre à genoux, et à dire avec lui : Bénie, louée, gonflée et exaltée soit l'Immaculée Conception ! Rien d'étonnant qu'une telle dévotion à l'égard de la Vierge Immaculée lui avait valu de conserver une pureté sans tache. Pascal, on le devine, affectionnait surtout les résidences dont l'Église et le couvent étaient sous le vocable de Marie. Il parcourut tous les couvents de la province avant de devenir l'apôtre et le bienfaiteur de Villaréal. C'est là qu'il devait terminer sa carrière religieuse, dans un monastère dédié à Marie comme le couvent où il avait revêtu les livrées de saint François. Le ciel voulait ainsi récompenser ici-bas sa piété à l'égard de la très saint Vierge, en comblant ses plus chers désirs.

VII La mort

Dieu avait fait connaître depuis longtemps à Pascal le lieu de sa mort. A Viilaréal, au couvent de Notre-Dame du Rosaire, il quitterait ce monde pour la patrie céleste. Seul le jour précis restait encore dans l'obscurité et le mystère. Mais bientôt ce secret lui fut dévoilé. Aussitôt qu'il le connut, son être tout entier tressaillit. Dès lors, une joie dévorante, plus expansive que de coutume se remarqua sur son visage et dans son attitude. On soupçonna vite que le saint homme avait dû recevoir quelques révélations touchant sa fin prochaine. Le frère infirmier en conçut plus le moindre doute à ce sujet lorsque, contre toute attente, Pascal vint lui dire : « Frère voudriez-vous bien me laver les pieds ? Je puis d'ici peu devenir sérieusement malade ; alors me donnera l'Extrême-Onction, par respect pour le Sacrement il est bon que je prenne d'avance mes précautions et que j'aie le pieds bien propres. » C'est qu'en effet le lendemain, il était cloué sur u lit de douleurs, terrassé par une pleurésie.

Le médecin, appelé en toute hâte, constata au premier diagnostic que la maladie était mortelle. Le saint ne pouvait se rétablir à moins d'un miracle. « C'est votre dernière maladie mon bon frère, lui dit le docteur. » « Vous ne pouvez me donner une plus joyeuse nouvelle, répondit le malade. Voilà des années que je soupire après ce jour et que je demande au Seigneur de me faire sortir de ce lieu d'exil. » Bientôt le bruit de la maladie de l'aimable portier se répandait dans toute la ville. Alors ce fut une procession ininterrompue de visiteurs dans la chambre du patient. On voulait à tout prix, revoir une dernière fois ce saint frère, entendre quelques paroles d'encouragement et recevoir une suprême bénédiction. Force fut de satisfaire ces légitimes désirs, et malgré ses souffrances malgré son désir de recueillement. Pascal s'y prêtait par charité et par la conviction de faire encore du bien aux âmes. « Frère, lui dit un religieux, n'auriez-vous pas un avis pour moi? Donnez-moi, je vous prie, un moyen sûr et infaillible de faire mon salut ». Le saint ouvrant les yeux et souriant péniblement lui répondit : « Servez Dieu de tout votre cœur. Aimez beaucoup les chers pauvres, ayez une grandes dévotion au Saint Sacrement, n'oubliez pas la Sainte Vierge. Soyez bien fidèle à votre règle et vous irez en paradis. »

Le pharmacien de Villaréal, Barthélemy Sart, fut un des visiteurs les plus assidus de notre bienheureux qui l'aimait beaucoup. On avait pris chez lui divers remèdes, et Pascal se préoccupait du règlement de cette petite dette. Le dévoué pharmacien ne voulu rien accepter, trop heureux, disait-il, de donner gratis, pour l'amour de Dieu, les remèdes dont le digne malade pouvait avoir besoin. Pour tout salaire il réclamant une grande bénédiction du saint. Comme la faiblesse du malade était grande et qu'il pouvait à peine faire un mouvement : « Je pris sa main droite, raconte Barthélemy lui-même , et après l'avoir baisée respectueusement, je la plaçai sur ma tête. O providence de Dieu ! A peine cette main bénie m'eût-elle touché que je sentis comme une révolution s'opérer dans mon cerveau. J'était guérire radicalement de la migraine dont je souffrais depuis neuf ans. »

Cependant Pascal se prépara à recevoir les derniers sacrements. Avec une humilité qui arracha des larmes aux assistants, il demande pardon aux religieux de la peine qu'il avait pu leur causer. Puis il reçut le saint viatique dans les sentiment de ferveur qui lui était habituels. Les traits transfigurés par le bonheur de posséder que dernière fois dans l'exil son bien-aimé Sauveur, il resta plongée quelque moments dans une douce extase. Alors se réveillant comme d'un songe ravissant : « L'extrême-onction », soupirait-il, et après, il demande d'être revêtu du saint habit. Il aurait même voulue qu'on l'entendit sur la terre nue afin de pouvoir mourir dans la même attitude que son séraphique Père. Par piété pour sa faiblesse, le Gardien ne crut pas devoir lui accorder cette consolation. Pascal baissa la tête, offrant à Notre-Seigneur ce dernier sacrifice.

Mais voici que soudain son visage prend une expression d'effroi et de terreur. C'était une vision d'enfer qui passait, le dernier assaut du démon contre le serviteur de Dieu, « De l'eau bénite, demanda-t-il, aspergez-moi, aspergez la cellule ». Il e signa plusieurs fois, serra son rosaire entre ses mains et fixa ses regards sur le crucifix. La tentation s'évanouit et un clame céleste reparut sur les traits du mourant. Le moment de partir approchait. On était au beau jour de la Pentecôte, ( 17 mai 1592 ) « A-t-on déjà sonné la messe, » demanda-t-il? À la réponse affirmative qu'o lui donna, à l'assurance que le Saint Sacrifice venait de commencer il ne se sentit plus de joie. Il savait par révélation qu'il rendrait son âme à Dieu, en cette belle fête de la Pentecôte, pendant la sainte messe et au moment de l'élévation Quand donc la cloche du couvent tinta pour l'élévation de l'hostie, un sourire effleura les lèvres du bienheureux, il prononça deux fois le nom de Jésus, puis saisissant la main de son confesseur et se tournant vers lui, il expira.

Dieu récompensait ainsi merveilleusement dan son serviteur l'incomparable dévotion qu'il avait toujours témoignée au Saint Sacrement. Il rendait son dernier soupir en adorant en esprit Jésus-Hostie, au moment même où la divine victime s'immolait sur nos autel, Pascal avait cinquante-deux ans et en avait passé vingt-huit dans la vie religieuse. A l'instant même de sa mort, aux deux extrémités du royaume de Valence, deux personnages, en grands renom de sainteté, aperçurent l'âme du serviteur de Dieu, rayonnante de gloire et emportées vers le ciel sur un char de feu. De la cellule du serviteur de Dieu le bruit de sa mort était descendu dans l'Église du Rosaire, alors remplie de fidèles accourus pour la solennité de la Pentecôte. Au sortir de la messe la triste nouvelle volant de bouche en bouche fut vite connue dans la cité et aux environs. Partout ce fut une consternation générale. Mais aussitôt les visiteurs affleurèrent en masse, venu de tous côtés pour vénérer le corps de ce bon frère que l'on regardait comme un saint.

Pour que tous hommes et femmes, puissent voir et toucher la vénérable dépouille, on l'avait transportée dans une chapelle de l'église extérieur et on avait eu soin de l'entourer d'un corps de garde afin d'éviter tout désordre et tout larcin indiscret. Couché sur son lit funèbre, le bienheureux semblait plongé dans un profond sommeil. De sont front découlait une ligueur dont le parfum suave embaumait les airs et pénétrait l'âme d'impressions célestes. Lorsqu'on soulevait les paupières, les yeux brillaient clairs et limpides comme ceux qu'un vivant, et sur les lèves errait un sourire angélique. Dès le second jour les miracles éclatèrent avec une soudaineté et une profusion dont on prouve peu d'exemples dans les annales de la sainteté. La guérison subite d'un paralytique commença cette série de prodiges. Tout le monde connaissait le pauvre infirme. On l'avait vu enter dans l'église et arriver péniblement soutenu par deux hommes, auprès du corps du saint. Aussitôt qu'il eût touchée la main du bienheureux, il put se redresser, brandir sa béquille est s'écrier dans un délire de joie : « Miracle, miracles ! Je suis guéri ! ''

L'assistance ne put contenir ses exclamations et fit connaître partout le prodige dont elle avait été témoin. Alors les foules arrivèrent encore plus nombreuses des environs. Les malades et les infirmes demandèrent à approcher de la dépouille mortelle pour la toucher ou au moins pour recueillir un peu de la liqueur qui découlait toujours de son front, et les prodiges continuèrent à s'opérer se succédant presqu'à chaque instant. Cependant un miracle d'un autre genre mais plus merveilleux encore se produisit le second jour, Les assistants les plus proches du lit funèbre ne perdait pas de vue le corps de Pascal ; ils ne pouvaient se rassasier de contempler les traits du vénérable religieux dont le Ciel se plaisait à attester la sainteté. Mais quelle ne fut pas leur surprise, lorsqu'au moment de l'élévation, ils aperçurent distinctement les yeux du bienheureux s'ouvrir, fixer la sainte Hostie et la regarder avec amour, puis se fermer lentement lorsque le célébrant eut abaissée l'hostie! Or merveille ! à peine le calice du sang de Jésus-Christ eut-il été présentent à l'adoration du peuple, qu'ils virent de nouveau les yeux souriant s'ouvrir, et contemple ravis le calice, puis, comme la première fois, se fermer lorsque l'élévation fut terminée !

Comment décrire le frémissement qui passa alors dans la foule ? Tous ceux qui en furent témoins, ne purent empêcher de pousser des cris d'admiration, en face de cette merveille tous n'eurent qu'un seul et même pensée, c'était que le Seigneur voulait ainsi récompense la dévotion extraordinaire de Pascal au saint Sacrement, de l'autel et qu'Il lui prêtait une nouvelle vie, afin qu'au delà du tombeau, il eût la joie et la consolation de l'adorer dans son Eucharistie.

Le soir du troisième jour, après avoir revêtu le bienheureux d'un habit neuf pour remplacer celui que le fidèles avaient mis en pièces, on déposa son corps sous l'autel de Immaculée Conception, dans une niche large et profonde qui s'y trouvait et que semblait préparée tout exprès pour recevoir cette précieuse dépouille. Dès ce moment, le peuple ne cessa d'aller prier dans cette chapelle et le Bienheureux continua à faire les miracles les plus éclatants.

VIII La glorification, les coups de Saint Pascal

Avant d'enfermer définitivement le corps de Pascal dan sa bière, le Gardien de Villaréal avait eu la singulière et malencontreuse l'idée de couvrir de chaux vive la dépouille du saint, afin disait-il , de faire consumer a plus vite les chairs ; et d'obtenir ainsi pour plus tard de beau ossements bien blancs, polis et luisants, capables de faire bonne figure dan sue châsse. Mais Dieu fit servir cette détermination, en apparence des plus regrettables à une nouvelle glorification du vénéré défunt.

Huit mois après la sépulture, le Provincial, le Père Jean Ximénès, gagné, nous l'avons dit, à l'Ordre franciscain par Pascal lui-même, dans un voyage à Valence, procéda à l'ouverture du sépulcre. Mais quelle ne fut pas sa surprise lorsque, soulevant peu à peu la couche de chaux qui recourait le corps, il s'aperçut que les chairs étaient intactes, parfaitement conservées des pieds à la tête ! Les yeux, dont on souleva les paupières, semblaient regarder les assistants : les membres restaient souples et flexibles : une liqueur cristalline semblable à du baume, suintait du visage et des mains. Devant un pareil spectacle, le Provincial et les religieux ne pouvaient contenir leur émotion et leur bonheur, ils pleuraient de joie et d'attendrissement.

Lorsqu'ils eurent satisfait leur dévotion, on étend une nouvelle couche de chaux sur le corps, persuadé que Dieu qui l'avait conservé si miraculeusement pendant hit mois, saurait le conserver encore pendant des années, pour donner ainsi au miracle un éclat plus grand ; puis on le replaça la châsse dans sa niche. De fait, dans les différents ouvertures du cercueil qui eurent lieu successivement jusqu'à la reconnaissance officielle du corps, en vue de la béatification, on retrouva chaque fois le corps sans corruption : et les médecins experts affirmèrent son serment que la façon dont il était conservé était surnaturelle et miraculeuse. Pour satisfaire la dévotion des foules attirées de plus en plus à Villaréal on du construire une chapelle plus accessible que peuple et on y plaça les restes du saint.

Les prodiges allèrent se multipliant de jour en jour. Apparitions, guérisons, résurrections même, attestaient de tous parts la puissance de Pascal auprès de Dieu. En peu de temps toute l'Espagne connut et invoqua le nouveau saint. Les possessions espagnoles répandues par toute la terre, les Frères Mineurs résidant eux aussi dans toutes les contrées du monde, contribuèrent à donner à notre thaumaturge une réputation et une confiance mondiales. Aussi on ne tarda pas à demander en cours de Rome les honneurs de la béatifications pour le saint frère Pascal. Aucun procès ne fut sans doute plus facile à mener à bonne fin. La sainteté éprouvée du serviteur de Dieu, les miracles éclatants et nombreux qu'il avait déjà opérés ne purent rencontre d'obstacles sérieux devant les juges ecclésiastiques et vingt-six ans après sa mort, en 1618, Pascal fut béatifié par Paul V ; Alexandre VIII le canonisa en 1690.

Parmi les différents genres de prodiges opérés par notre bienheureux, il en est un qui l'a rendu surtout célèbre entre les saints. Nous voulons parler du miracle des « coups de saint Pascal ». Dès l'année 1606, alors qu'on commençait en cour de Rome à traiter la cause du serviteur Dieu, on entendit souvent des coups qui émanaient de la châsse, tantôt c'est des coups légers et discrets : tantôt des coups tellement violents qu'on eut dit que le sépulcre allait se briser, tantôt ils étaient lents ou précipités, réguliers ou saccadés continus ou se faisant entendre par intervalles et avec des intonations diverses ; à certains, jour c'était comme une douce harmonie, à d'autres il semblait qu'on entendait un coup de tonnerre ou la détonation effrayante de la bombarde. Les religieux ne tardèrent pas à constater que les coups retentissants annonçaient des évènements fâcheux, des malheurs publics, tandis que les coups légers ou harmonieux, présageraient des évènements heureux ou faisaient pressentir que les grâces sollicitées par l'intercession du saint allaient être obtenues. C'est ainsi que l'Espagne put connaître à l'avance les succès ou les revers de ses armes, dans les guerres qu'elle a soutenait à cette époque.

De nombreux témoins dignes de foi ont entendu etéprouvé la réalité du prodige. Bien des incrédules ont dû se rendre à l'évidence convaincu par des coups éclatants que le charitable saint faisait entendre pour les guérir de leurs moqueries ou de leur doute. Deux théologiens de la compagnie de Jésus, resté sceptiques jusque là au sujet du phénomène, durent les reconnaître, lorsque venus pour prier saint Pascal, et discutant sur le caractère surnaturel du prodige, ils entendirent un grand coup sortir de la châsse du saint. Un jour, un prédicateur célèbre faisant le panégyrique du Bienheureux Pascal dans l'église de Notre-Dame du Rosaire et arrivant à parler des coups merveilleux, ne cacha pas ses doutes persistants à l'endroit du miracle. En l'entendant par le ainsi le gardien du couvent pria intérieurement saint Pascal de convaincre cet incrédule obstiné. Au même moment un coup formidable se fit entendre dans la chapelle du saint. Le prédicateur saisi et déconcerté dut se déclarer converti pour toujours devant la foule des auditeurs éprise d'un enthousiasme indescriptible dans une si éclatant prodige. Toutefois cette merveille extraordinaire des coups miraculeux ne se confia pas au sanctuaire de Villaréal. Il plus au Seigneur, dit le Père Panès dans sa vie du bienheureux, de lâcher les reliques et aux images de son serviteur le pouvoir de faire entendre, elles aussi, les coups miraculeux. C'est aussi maintes fois, et que des témoins nombreux, et irrécusables que ces faits on été constatés, dans des localités très éloignées l'un de l'autre, aussi bien en Espagne que dans le reste de l'Europe, dans l'ancien comme dans le nouveau monde.

Nous n'en citerons qu'un exemple : Il s'agit d'un négrillon en service chez le secrétaire du vice-roi de Valence. Instruit dans la doctrine chrétienne, il fut baptisé et mis sous la protection du bienheureux Pascal. Dans ce but on lui donna le nom d'Antoine-Pascal et on lu passa au cou un reliquaire renfermant une image et un fragment de l'os du pied de saint Pascal. Quelle ne fut pas la stupeur de l'enfant, lorsque deux mois après son baptême il sentit des coups légers lui frapper la poitrine ! C'était le reliquaire qui semblait s'animer pour donner à l'enfant la preuve vivante de l'intérêt qui lui portait son céleste protecteur. Le vice-roi et sa femme, toutes les personnages du palais, l'archevêque de Valence et ses suffragants, de nombreux témoins purent se rendre compte du phénomène, chaque fois que le petit Antoine-Pascal prenait en main le précieux reliquaire et redisait la louange ; « Sois béni le très Saint-Sacrement de l'autel », on entendit distinctement des coups miraculeux. L'enfant état tellement encré dans les bonnes grâces de son glorieux patron que toutes les images, reliques du bienheureux qu'on le présenta, à touchées de ses mains, commençaient à faire entendre les coups merveilleux. Par ces phénomènes répétés, Dieu semblait donner une vie persistant et continuelle à son fidèle serviteur. Faudra-t-il nous étonner, si Pascal se servira d prodige pour affirmer encore après sa mort, son amour et sa vénération pour le Saint Sacrement et pour les inculquer aux fidèles ?

Nous venons déjà de voir que les coups se faisaient entendre lorsqu'on prononçait la louange favorite du saint en l'honneur de Jésus-Hostie : « Soit loué le très Saint Sacrement de l'autel ». dans sa châsse comme dans ses reliques et ses images, Pascal va nous paraître le défenseur intrépide de droits de son Dieu caché dans le Tabernacle et le vengeur des outrages faits à son divin Sacrement. Voici deux jeunes gens qui un beau jour viennent s'installer à côté de son tombeau pour y bavarder à leur aise et déchirer la réputation du prochain. Bientôt un coup retentit dans la châsse, puis un second plus vigoureux, mais nos étourdis n'y prêtent aucune attention et continuent leur causerie déplacées. Alors le bienheureux se retournant fiévreusement dans sa châsse pendant quelques minutes, frappa un coup si terrible que les deux médisants épouvantées demandèrent grâce et supplièrent ce grand adorateur d'obtenir de Dieu le pardon de leur irrévérence en présence du Saint Sacrement.

Une autre fois, c'est un grand d'Espagne, le duc d'Alcala qui entre avec sa suite à Notre-Dame du Rosaire, au moment où le Gardien disait sa messe à l'autel de Saint Pascal. Arrivés dans le lieu saint, le duc et sa suite ne se font pas scrupule de parler tout haut, tellement que le bruit de leurs conversations troublent le célébrant, celui-ci en sa qualité de Gardien commanda au bienheureux « Pascal de faire cesser ce tumulte scandaleux et de rappeler ces grandes gens à leur devoir. Un coup frappé avec force sur la châsse réponde à ce commandement. Les irrespectueux visiteurs ne se demandèrent pas à qui s'adressait cet avertissement. Confus et effrayés tous à la fois, ils se turent comme par enchantement, et par leur attitude pieuse et la vénération qu'ils témoignèrent au sait, ils réparèrent le scandale qu'ils venaient de donner.

Les Historiens racontent du trait plus caractéristique encore. Il s'agit d'une bande de brigands armés, ayant à leur tête un pauvre prêtre dévoyé qui, un jour dans la solennité, firent irruption dans l'église conventuelle. Comme la dernière messe venait d'être chantée, le chef de bandits, sous prétexte de permettre à ses subordonnées de satisfaire au précepte dominical, voulut célébrer lui-même le saint sacrifice. Grande fut la stupeur et la tristesse des religieux en voyant ce malheureux sans autre préparation que celle de déposer ses pistolets, revêtir les ornements sacerdotaux et monter à l'autel, mais intérieurement ils étaient plein de confiance en Saint Pascal, car il n'était pas possible, se disaient-ils tout bas que le bienheureux permit, sous ses propres yeux, la perpétration d'un tel sacrilège. Leur attente ne fut pas déçue. Au moment de l'élévation le prêtre sacrilège se trouble. En vains s'efforce-t-il de prononcer la formule sacramentel, sa longue reste paralysées ; et plus il fait d'effort, moins il réussit. L'assistance s'aperçoit de l'arrêt du célébrant, mais sans en devenir la cause. Sur les entrefaites on entend un coup qui part de la châsse de Saint Pascal. C'est le coup de grâce pour le prêtre infidèle. Rentrant en lui-même, il comprend monstrueuse culpabilité il s'adresse au bienheureux Pascal pour l'aider à obtenir son pardon et lui permettre de continuer et de terminer sa messe. En retour, il promet, s'il est exaucé, de se convertir totalement et de réparer dans la pénitence les crimes et les sandales de sa vie, alors il put prononcer les paroles de la consécration. A l'élévation de l'hostie un autre coup se fit entendre la de châsse et une troisième fois que le prêtre élevant le calice. On comprend facilement l'émotion des fidèles en suivant cette messe mouvementée. Ils n'eurent pas de peine a deviner le mystère de grâce qui venait de s'opérer lorsqu'ils virent le malheureux descendre de l'autel la tête base et le visage baigne de larmes. Aussitôt après on l'aperçu se dirigeant vers le couvent ou il déchargea le poids énorme de sa conscience, et jeta les fondement d'une vie de pénitence et d'expiration.

D'ailleurs, à maintes reprise, on pour constater que lorsqu'un pécheur impénitent venait près de la châsse miraculeuse, le saint faisait entendre un bruit formidable qui pénétrait le cœur de l'endurci et le déterminait à se confesser au plus vite. Et un pénitent voulait-il s'approcher du saint Tribunal sans les dispositions voulues, ou avait-il l'intention de cacher un péché en confession ? aussitôt Pascal lui inspirait une crainte salutaire, en frappant un coup violent dans sa châsse, et l'amenait ainsi à la contrition et à la sincérité requise pour un pardon complet.

D'autres faits analogues révèlent d'une façon non moins saisissante comment, du fond de sa châsse, notre bienheureux veillait toujours sur le Tabernacle, son trésor, et savait prévenir ou réparer les omissions, négligences ou profanations à l'égard du Saint Sacrement. La lampe du sanctuaire allait-elle s'éteindre, faute d'huile ? le sacristain en était de suite averti par un coup discrètement donné. Un servant manquait-il de sonner au moment de l'élévation de la messe ? Le Saint remplaçait avantageusement la sonnerie habituelle à la chacune des deux élévations, il frappait harmonieusement au fond de sa châsse. Un jour le frère sacristain , pressé sans doute dans ses travaux, était passer deux fois précipitamment devant le saint Sacrement , sans faire de génuflexion. A la troisième fois un grand coup retenti, parti de la châsse de saint Pascal, aussitôt le frère comprit la leçon, convaincu de sa négligence envers l'auguste Sacrement, il se prosterna humblement, demande pardon à Jésus de son irrévérence e remercia le saint de l'avoir rappelé a son devoir. Chose plus merveilleuse encore ces coups et ces phénomènes se produisirent de telle sorte que le bienheureux semblait encore satisfaire son insatiable dévotion à l'Eucharistie et continuer da la tombe son rôle d'adorateur perpétuel du Saint Sacrement.

Quelle ne fut pas la surprise des religieux lorsqu'un jour ils remarquèrent que des coups partis de la châsse virent frapper à la porte du tabernacle. O merveille ineffable ! l'hostie répond à cet appel et frappe à son tour, alors entre le Maître et le serviteur s'engage un colloque mystérieux, une sorte de duo d'inénarrable beauté. Seuls les anges étaient dignes de l'entendre et pouvaient en saisir les divines mélodies, ce qu'il plut au Seigneur, d'en révéler au Père Mazon, lui donnant comme un avant-goût des joies du Paradis. Ce religieux mort en odeur de sainteté fut favorisé d'un prodige qui était la reproduction de la même merveille.

Comme je disais ma messe dans un oratoire à l'autel voisin du tableau de saint Pascal, racontait-il à son Provincial, j'entendis après la consécration du très saint Corps, un coup partir du tableau. Il vint frapper l'hostie que je tenais en main et l'hostie répondit à cette douce provocation, les coups se succédèrent, se faisant écho l'un à l'autre ; et cela dura si longtemps que je craignis de ne pouvoir achever ma messe. J'avais crainte aussi de laisser paraître au dehors l'émotion qui agita mon âme des plus doux transports. » Les actes du procès renferment d'autres faits du même genre ; nous en pouvons, en raison du cadres restreint de notre travail, les rapporter tous. Cependant nous nous reprocherions de ne pas en rappeler encore un qui a eu pour témoins de nombreux fidèles C'était à Altamura, dans le royaume de Naples. On avait placée dans l'église de Frères Mineurs, un tableau représentant Saint Pascal . Comme un prêtre célébrait les saints mystères, au moment de la consécration l'image du saint parut s'animer et les assistants purent voir son visage se tourner modeste et respectueux vers la Sainte Hostie, en signe d'adoration.

Ainsi donc, dans la mort comme da la vie Pascal continuait à montrer sa dévotion incomparable à l'égard de la saint Eucharistie. Dans la mort comme dans la vie, Dieu a récompensés son fidèle adorateur par les prodiges les plus nombreux et les plus éclatants, par des prodiges tels qu'on peut dire en toute vérité avec l'auteur du martyrologe d'Espagne : « C'est tout ce que qu'il y a au monde de plus merveilleux et on ne trouve rien de semblable dans les actes des saints. » Des phénomènes si étranges montrent la puissance extraordinaire dont notre saint jouit auprès de Dieu. Aussi ne faudra-t-il pas s'étonner si de nombreux miracles ont été obtenus dans tous les pays du monde par son intercession. Los du premier procès, les juges laissant de côté tout ce qui n'était pas de premier ordre retirent cent-soixante-quinze miracles insignes dont un seul aurait pu déterminer la béatification .
Au second procès, les miracles furent plus nombreux encore et leur seule nomenclature remplit des volumes.

Le Père Jean Sanchez, gardien de Villaréal disait : « Les miracles opérés par notre Saint Pascal dont en si grand nombre que si j'entreprenais de les raconter, il me faudrait pour ces des jours et des jours. » Un biographe du Saint, le Père Panès, a voulu classer chacune des maladies ou infirmités dont peu souffrir la pauvre humanités : Névralgies, fièvres malignes, goutte et paralysie, surdité, cécité, asthme, chute et blessure, etc.. etc… Après avoir consacré à chacun de ces maux un chapitre spécial, riche d'exemples de pauvres gens guéris de cette infirmité par l'intercession du Saint, il a écrit à la fin de son volumineux travail : « Ceci n'est qu'un abrégé. A elle seule chaque série d'infirmité saurait pue me fournir la matière de plusieurs volumes .» Quel médecin de génie pourra se vanter de tels états de service et dérouler une pareille suite de cures merveilleuse ? Et puis ce que les médecins ne pourront jamais frère, Pascal l'a opéré maintes et maintes fois. La science, malgré ses progrès restera toujours impuissante à rendre la vie à un cadavre. Or Pascal pourrait produire une véritable procession d'enfants et de grandes personnes qu'il a tirés d'une mort réelle et dûment constatée.

Enfin que d'autres miracles de tout genre il a opéré dans l'un ou l'autre des localités où son culte a été en honneur, en faveur des personnes qui l'on invoqué avec confiance ! Les pages nombreuses et compactes de « Actes des Saints » en rapportent une série incomparable. Et certes ils sont loin de les consigner tous. Les ex-voto, dont chacun état le mémorial d'une grâce obtenue, envahirent promptement les murs de la chapelle du serviteur de Dieu à Villaréal, ils devinrent si nombreux qu'il fallut au bout de quelque temps les enlever pour faire place à d'autres, eux-ci ne tardèrent pas à en avoir le sort de leurs devanciers et allèrent les rejoindre dans une chapelle destinée à la surabondance de celle du saint.

Pour nous faire une idée de la quantité considérable des souvenirs de ce genre, il nous suffira de dire que, deux ans après sa mort du bienheureux, on comptait déjà plus de quatre cents miracles. Qui pourrait apprécier le nombre de ceux qui ont été obtenus depuis trois siècles ! Vraiment Dieu a exalté au-delà de toute mesure son humble serviteur. Jésus-Hostie a récompensé magnifiquement et honoré incomparablement son adorateur infatigable, le fervent dévot du Saint-Sacrement. Pourtant Dieu devait encore augmenter la gloire du pâtre de Torre Hermosa. Il allait mettre le comble à ses faveurs de prédilection à l'égard du frère convers de Vilaréal en inspirant à Léon XIII de le proclamer patron de Congrès et des Associations Eucharistiques. Après avoir raconté la vie merveilleuse et sainte de Pascal, nous allons maintenant à la suite du Souverain Pontife, proposer spécialement notre bienheureux au culte et à la dévotion des âmes eucharistiques.



12/03/2008
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