Spiritualité Chrétienne

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Le Vénérable Alfano Vaser SUITE

 Le Vénérable Alfano Vaser, suite

Un regard plein de sympathie


« 28 janvier 1914

Vintimille


Mon Très Rév. Frère Supérieur général,


Ayant fait une absence de deux semaines,… ce n'est que le 23 courant, que j'ai eu connaissance de votre très aimable réponse en date du 15 janvier. C'est pourquoi je n'ai guère pu vous envoyer plus tôt les quelques mots que voici, sur notre très regretté Frère John, Assistant général. Tout d'abord je dois avouer que je n'ai pas eu le bonheur de connaître assez le cher et vénéré défunt, pour en parler convenablement, C'est à peine que j'ai pu le voir à la dérobée, pour ainsi dire, une fois à Mondovi et quelques fois à Grugliasco, au moment des retraites du Régime. Cependant je peux affirmer que je garde de cet excellent Supérieur Mariste l'impression la plus douce et la plus édifiante. Tout prêchait en sa personne : la dignité sans affectation, la noblesse du maintien, jointe à beaucoup de simplicité ; les manières toujours dignes, obligeantes, pleines de bonté et de condescendance ; la douceur de la parole et l'énergie de la volonté unies à la patience et à la délicatesse des procédés. C'était l'homme de Dieu, maître de son cœur et dominant doucement, fortement et suavement le cœur de ceux qui l'entouraient, par l'affection et par l'entraînement irrésistible de l'exemple. 'Son jugement sûr et perspicace lui faisait voir à fond les situations les plus difficiles, les questions les plus complexes, et en même temps le moyen le plus opportun de contourner les difficultés pour les vaincre. C'est l'impression que j'ai gardée de lui, à la suite d'une visite de deux jours à peine, qu'il fit à Mondovi,… Par un entretien que nous eûmes avec lui en cette heureuse circonstance, sur la Communion fréquente et quotidienne, nous avons tous pu sentir que son âme était saintement assoiffée de Jésus-Christ, et qu'il désirait fortement… conduire toutes les âmes au banquet eucharistique de chaque matin. J'ajoute : sa tenue modeste, recueillie, mais très énergique,… pendant les exercices de piété ; son ton de voix pénétré de foi et d'amour, m'ont poussé à dire : « Voilà bien comment devait prier notre Vénérable Père Champagnat ! » Le bon Frère John m'a aussi laissé l'impression d'un religieux très mortifié... Ne lui voyant boire que de l'eau à table, je pris la liberté de lui demander si le vin lui était contraire. Avec un sourire plein de modestie, il se contenta de me répondre: « L'eau ne m'est pas contraire et elle me convient très bien ! » Rien donc d'affecté, d'insociable, de rude dans ses vertus, quoique très sincères, fortes, constantes... Mais je m'arrête, Mon Révérend Frère Supérieur général, laissant à des plumes mille fois plus exercées que la mienne et bien mieux renseignées, de dépeindre les vertus maristes pratiquées par notre regretté Frère Assisant défunt…


Votre très humble et très obéissant serviteur.

Frère Alfano, Maître des Novices »


En tant que Conseiller provincial, il écrit au Frère Emery, Procureur général et ami intime, des lettres très fortes pour qu'on porte plus d'attention au District d'Italie qui tous les ans envoie des dizaines de jeunes vers l'Argentine et les missions, mais qui lui-même arrive ni à croître ni à se constituer. Et puisque ces lettres déplaisent à certains, il demande qu'on ne le choisisse plus comme Conseiller provincial. Il le restera, cependant, pendant 32 ans. Ces lettres nous révèlent avec quelle conscience, quelle acuité, quel sens de la responsabilité, de la justice, quelle énergie de caractère, il a assumé cette charge. Nous rencontrons un homme lucide et batailleur quand il s'agit de choses importantes, intelligent, intègre, énergique, sérieux et profond. Ces lettres ont toutes le style et la densité de celle qui est transcrite ci-après, écrite au Fr. Emery: un langage clair, franc, fort, mais dans le cadre de l'amitié. Et voici comment il comprenait son travail de guide spirituel, lui qui le sera pendant 31 ans : « La paternité spirituelle est le reflet de la paternité divine : elle exprime autorité juste, force, protection, vigilance, conseil, réconfort, prévoyance, art d'éduquer et de soigner… Le directeur spirituel doit faire un bon usage de ses oreilles, de ses yeux, de sa langue, de ses activités… L'entrevue doit être 'paternelle, méthodique, sobre, discrète'… » (Au Fr. Emery, 29-9-1939 et du 10-3-1940).


La lettre suivante, citée presque en entier, montre la force du Fr. Alfano quand il traite, comme Conseiller provincial, les problèmes du District de l'Italie.


« Vintimille, octobre 1930:

Rev. Fr. Procureur général:


En premier lieu, vu la circonstance, je vous offre le souhait le plus sincère à l'occasion de votre toute prochaine fête patronale. Je joins la promesse de vous rappeler avec plus d'insistance devant Dieu ce jour-là. Je le fais par devoir de gratitude, surtout… Je me sens encore ému pour la bonté pleine d'affection et d'attention que vous m'avez témoignées à Viterbe et à Rome. Ce fut pour moi un bénéfice moral insigne, de même que le séjour à Viterbe m'a été profitable physiquement et moralement. Dieu merci nous avons des Frères de bonne volonté, d'abnégation, de franchise, malgré les limites humaines. Je ne vous dis rien de mes 30 heures passées à Rome (en y comptant la nuit presque sans sommeil, ma faible tête débordait)... Tout de même il m'a été donné de voir le vénérable Frère Filadelfo et d'autres Frères qui me sont très chers et combien d'autres choses ! Tous les hommages à ce doyen excellent, tous les souhaits et remerciements. Hommages et remerciements aussi aux premiers Frères de la communauté : j'ai tellement bénéficié de leurs attentions. Dans votre réponse pleine d'affection, le 21 septembre, (avec timbre du pape, ce qui a beaucoup plu à un collectionneur), vous faites allusion à la récente proposition d'une fondation a Trani…par le moyen du secrétaire de la Sacrée Congrégation des Religieux… Je me trouve tout de suite comme empêtré dans le grand nœud de notre situation actuelle. On ne sait quoi répondre et on ne saurait même pas dire s'il y aura quelqu'un qui étudiera sérieusement les propositions pour y répondre. En effet, vers qui se tourner aujourd'hui pour avoir des éclaircissements, des discussions et des conclusions ? Moi, je ne le sais pas. Je ne donnerai qu'un exemple. De Viterbe j'ai écrit au Fr. Provincial, comme c'était de mon devoir. Entre autre chose je lui ai exposé mon point de vue assez pressant, tout comme je l'avais déjà exposé au Fr. Visiteur et à vous-même. Je lui demandais de me donner une réponse, même de vive voix, à Vintimille, lors de mon retour. Je ne pouvais pas prétendre que la proposition fut acceptée... De toute façon je m'attendais à un mot… Je ne l'ai pas eu… Beaucoup de bienveillance, beaucoup de courtoisie… que je ne mérite pas… mais rien sur ce qui me tenait à cœur. Je ne veux pas critiquer le travail des Rév. Supérieurs : ils sont les maîtres… et moi je ne suis qu'un importun ; mais qu'on me dise les choses clairement et rondement. J'ai bien des motifs pour croire que mes idées ne plaisent pas, et j'essaie de ne pas insister de façon inopportune. Au contraire, je me tiendrai en paix et je n'irai m'ingérer de rien, si je n'étais pas conseiller. Mais pourquoi me garder dans le conseil si je gêne ? Pour avoir un trouble-fête ? Qu'on accepte ma démission et qu'on donne la place à un autre : tout ira mieux et j'en remercierais le Seigneur. Qu'il est bon d'avoir les épaules allégées… Combien moins de responsabilité ! Il me semble de plus en plus que le Fr. Provincial se désintéresse de notre District et qu'il nous abandonne !… On pourrait croire que le Fr. Visiteur le remplace, en pratique il ne le peut pas, il a les bras liés : souvent il n'a que le fardeau et rien d'autre. C'est de là que viennent les retards… Les problèmes restent sans solution. Qui peut et qui doit étudier nos questions vitales ? On peut sans doute dire que maintenant les placements sont faits, mais combien de temps a-t-il fallu attendre et avec quel dommage pour les Frères. Vous devez le savoir. Le Frère Directeur de Gênes a connu une partie de son personnel par des bruits de couloir, après le 15 août, et le 10 septembre rien d'officiel. Logiquement il semble qu'au moins après la retraite de Viterbe les Frères Directeurs devaient pouvoir recevoir au moins quelques idées à ce propos, et que la plupart des Frères pussent savoir quoi préparer pour la nouvelle année scolaire… Ici le Frère Pancrazio a su seulement le 10 septembre ce dont il était responsable. Donc, jusqu'à ce moment-là on n'avait pris aucune responsabilité sur le déroulement des affaires ; et certainement avec dommage pour l'ensemble. En vérité, même lui présent, pendant deux mois les choses sont allées de l'avant sans aucune autorité directe. Puis, vous pouvez vous rendre compte comment doivent être étudiées et traitées les fondations en Italie. Et on comprend : Qui donne au Visiteur la charge d'étudier les fondations les plus avantageuses et de quelle manière ? Comment peut-il et doit-il s'en occuper ? Quelles fondations rêver et préparer ?… Qu'est-ce qu'il faut accepter et dans quelles conditions ?… Je doute que lui-même en sache quelque chose. Et alors ? Le refus de la fondation de Milan, inattendu, imprévu, avec des raisons vagues et sans déclarations ultérieures, cela a semblé une énigme et a été ressenti comme une déception amère. Est-ce qu'il y avait trop à perdre ? Celui qui eut à traiter, pour ne pas faire des dépenses inutiles, déranger les autorités, perdre du temps, aurait dû recevoir d'avance des précisions sur la possibilité ou l'impossibilité, pour faire le pas à notre mesure : de sorte qu'on aurait pu faire des propositions réciproques et entrer en pourparlers et ne pas avoir à répondre : « nous ne voulons rien, nous nous retirons ». S'il en est ainsi, pourquoi déranger les gens? Peut-être a-t-on pensé qu'il n'y avait pas le personnel mûr pour la fondation entrevue ? Ainsi on pouvait prévoir et donc éviter les pourparlers. Mais s'il en est ainsi, pourquoi toujours faire les plus douloureuses soustractions au District épuisé de l'Italie, lui enlevant avec plaisir les éléments les plus mûrs et les plus aptes ? Pourquoi refuse-t-on ou traîne-t-on au-delà de toute attente la récupération de nos Frères du Brésil ? Il n'y a pas eu autant de lenteur à nous prendre celui de Santa Maria qui nous aidait à Mansura ! On serait tenté de dire de manière affirmative qu'il y a deux poids et deux mesures. Après plus de 40 ans, trois collèges en Italie, une école en Egypte et un juvénat et presque tous les éléments prometteurs envoyés à l'étranger. Ce ne sont pas des conditions favorables, rien de bon et confortable… Le doute vient, qu'on le veuille ou pas, quand on regarde les diverses maisons, qui, elles non plus, n'ont pas les conditions dignes d'enthousiasme ! Rome : le collège est déjà beau, ample, commode, dû en grande partie à la munificence du Fr. Stratonique. Il nous a manqué seulement d'ajouter la petite villa voisine quand elle était en vente pour 200.000 lires environ. Il y aurait eu une indépendance complète, des cours et ampleur de locaux. Ici, le point obscur est la dette annuelle de 56.000 lires envers la maison mère, et on ne sait pas si la dette peut être éteinte en 99 ans ou si elle doit durer à perpétuité. Les débuts de Viterbe sont connus et les dons d'un bienfaiteur insigne, ce qui a porté la maison générale à se montrer généreuse… mais dans ce cas aussi on pourrait avoir une dette impossible à éteindre, ce qui réduirait à presque rien le gain annuel de chaque Frère et donc l'aide à la Province, qui resterait seulement avec les charges. Et Gênes ? Externat qui pourrait devenir prospère et d'une belle aide financière, à condition que l'on sorte de ce trou sans lumière et peu moral : danger constant pour nos jeunes Frères : situation contre les Constitutions. Mais là aussi, jusqu'à présent, tous les efforts sont allés pour l'achat d'un immeuble. Maintenant on dépense 12.000 lires par an pour louer un appartement sans le droit de l'acheter jamais. Pour sortir de cette situation il faudrait encore un sacrifice, que j'appellerai le pas le plus petit, mais nécessaire: un emprunt extinguible qui s'ajouterait à celui déjà fait, pour construire quelque chose dans le même quartier où il y ait de la lumière et une saine indépendance. Le Frère Directeur a déjà des idées à ce propos ; mais là aussi il faut plus que des souhaits platoniques – Les vocations elles-mêmes se trouvent dans un vrai danger. Il est urgent d'avoir la maison envisagée. Evidemment, elle ne sera pas rentable très rapidement si elle doit se débrouiller toute seule : la province en aurait la charge. Les trois collèges dont on vient de parler ne sont pas dans des conditions enviables ; mais ce n'est pas non plus leur faute… Serait-ce le cas de dire qu'il faut faire des fondations dans de meilleures conditions ? Oui, c'est possible, mais il faut qu'il y ait quelqu'un qui puisse s'en occuper sérieusement, se rendre sur les lieux, et traiter l'affaire. Le C.F.Visiteur ne peut pas, s'il réside à Rome, déjà surchargé, faire cela en plus ; il faudrait aussi qu'on lui dise quoi faire. Je ne devrais rien ajouter à ce que j'ai dit ci-dessus. Et pourtant, même ici à Mondovi je voudrais voir davantage présent le Fr. Visiteur, si on ne peut avoir le Provincial. Les maisons de formation sont les pupilles des yeux, l'avenir de la province. Dans ces maisons il faut établir, coordonner, vérifier, faire exiger, modifier. Il faut prendre soin des sources pour avoir ensuite le fleuve ; s'il n'en est pas ainsi les choses vont à leur ruine. Il est nécessaire de coordonner les programmes religieux et profanes entre les diverses périodes de formation et faire des tests et des examens… et un peu de discipline virile pour former les caractères et les religieux. Cette année l'absence du Supérieur nous a fait du tort même en ce qui regarde l'agrandissement du bâtiment, ce dont on avait besoin et rien de plus. La chose, telle qu'elle s'est produite, ne me plaît pas, elle me choque même, et tout aurait gagné par la présence du Supérieur. On aurait fait quelque chose de plus petit, de plus économique, de plus aéré, lumineux et chaud. Je n'entre pas dans des détails minutieux : une visite sur les lieux montrera cela avec évidence. Il fallait faire front aux besoins présents et ceux d'un avenir prochain ; car, dans un futur un peu éloigné, on trouvera excessif et inutile même ce qu'il y avait précédemment. Ce n'est pas une maison dans un lieu central, et donc elle n'aura pas d'avenir en sa faveur. Dans les conditions actuelles nous devons penser à des fondations ou suspendre les entrées dans le juvénat ou noviciat – et ce repli serait défaitiste ; pourtant on ne voit pas d'autre solution. Des fondations à l'extérieur sont bien quand dans le pays les choses nécessaires et suffisantes sont lancées : mais ici il fallait justement une fondation à Milan pour y faire suivre les cours de formation des enseignants et en même temps rendre facile le placement des jeunes. Après une ou deux fondations dans le pays on peut aussi fonder en Egypte, dans les colonies, à condition qu'elles nous appartiennent et non pas de pures donations à toutes les provinces. Zèle et charité ? Pour les exercer des la manière due et avec élan, les sentiments humains ne sont pas toujours inutiles, pas même ceux d'un intérêt pour la province. Les jeunes surtout y font attention, et les vieux aussi pas mal. Quel dommage pourrait survenir, par exemple, si le Fr. Vittorio ne nous revenait pas avant que ne finisse cette année 1930 !… Il perdrait la possibilité d'obtenir de manière facile le droit à l'enseignement dans un C E G privé. Je me rends compte, enfin, d'avoir dépassé toutes les limites raisonnables. Que voulez-vous ? Le cœur a ses droits, et le désir de voir le District s'agrandir et prospérer, de voir nos jeunes un peu enthousiastes pour la famille mariste et pour leur noble mission, me rendent téméraire dans mon langage. Au contraire, certaines incompréhensions, certaines inerties, m'étonnent et sont même pour moi énigmatiques. Dans certains pays on fait tout, dans d'autres rien… Pourquoi ? Même les Frères étrangers qui passent et demandent depuis combien de temps nous sommes en Italie et combien de collèges nous avons, froncent les sourcils quand ils entendent la réponse. Est-ce que vraiment on ne peut rien faire ? … Au contraire nous devons dire que nous nous trouvons dans une période plutôt favorable : plus de service militaire (grand bénéfice) ; les études biens lancées, les examens en sont la preuve, les élèves qui pourraient être nombreux… les familles et les gens sympathisants. Les vocations ont été peu cultivées et peu cherchées. En faisant mieux, on obtiendrait des résultats très satisfaisants. Mais ici aussi, vouloir c'est pouvoir… De mon côté déjà je ne puis que peu ou rien. Je travaillerai énergiquement jusqu'à ce que je n'en pourrai plus. Les réconforts humains ont été très peu nombreux: cela n'importe pas. Il suffit que Dieu use de miséricorde envers moi et qu'il bénisse l'Institut entier, les Supérieurs et d'une manière particulière notre Province et qu'il nous donne l'esprit de notre Fondateur. Ce que j'écris est bien inutile pour vous puisque vous connaissez tout ce que je vous dis et même plus. Mais vous connaissez et vous comprenez nos affaires et nos besoins. Vous pouvez donc intéresser de manière efficace, en ce qui nous concerne, ceux qui ont toutes les clés en main… Aussi j'ai confiance que vous ne prendrez pas mal ce que je vous dis et vous voudrez en rendre conscients nos premiers Supérieurs, si vous le jugez opportun pour le bien de l'ensemble de nos maisons et de nos Frères. Par ailleurs, à présent je n'ai plus qu'un désir : de n'avoir même pas la responsabilité nominale (le titre de conseiller) dans les choses de l'administration : alors je saurai me taire, je laisserai les responsabilités à qui de droit et je cesserai toute requête importune taxée de pessimisme… Il ne me reste qu'à vous renouveler tous les souhaits, l'hommage et la gratitude les plus sincères, en me redisant de tout cœur, très cher Frère Procureur général, votre humble et obligé serviteur.


Fr. Alfano »


Les échos du jubilé dans le cœur du Fr. Alfano


Voici quelques passages du merci qu'il a voulu transmettre à tous les Frères après les fêtes de son jubilé de 50 ans de vie religieuse. Il a choisi le jour de la Nativité de la Vierge Marie de 1939 pour exprimer ses sentiments profonds : « Les attentions unanimes de religieuse charité envers ma pauvre personne, mes chers Supérieurs et mes très chers Frères, que vous avez voulu joindre aux honneurs attribués au Frère Isidoro, dans la date auguste de ses noces d'or de vie religieuse, (alors que je suis convaincu ne rien avoir mérité sinon blâme et confusion), m'ont profondément ému ! Quelle merveilleuse influence la grâce exerce dans les cœurs religieux nobles et droits ! On remarque avec évidence l'efficacité du Cœur de Marie sur les âmes de ses enfants de prédilection : elle a l'habitude de les orner de charité indulgente et bienveillante même envers celui qui aurait plutôt besoin de compassion et de commisération. Voilà la vraie source des attentions dont j'ai été l'objet, alors que je méritais sévérité, rudesse et mépris. Devant la réalité que puis-je dire ? D'abord je me réjouis de tout ce qui a été dit et fait pour le Frère Idisoro, vrai petit Frère de Marie, orné de mérites, de vertus et de talents insignes. Alors, comment pouvais-je être mis à côté de lui ? Pas autrement que comme l'ombre nécessaire pour donner relief au tableau. De cela je peux me réjouir et bénir la Providence qui se plaît à ajouter un manche aux pioches que nous sommes… De toute façon, de grand cœur je me suis uni à vous tous, très aimés Supérieurs et Confrères, dans les hymnes de gratitude au Bon Dieu, pour les grandes faveurs qu'il m'a données dans la Famille Mariste pendant un demi-siècle. Et l'hymne constant de remerciement est un devoir primordial que je sens profondément en moi… Dans tout ce travail de presque un demi-siècle, que puis-je découvrir sinon un immense motif de gratitude envers le Seigneur et d'humiliation de moi-même…Si donc il m'était permis d'adresser aux excellents Confrères une supplication insistante, je voudrais les conjurer, par tout l'amour qu'ils ont envers le Vénérable Fondateur et envers notre Famille religieuse, de travailler avec zèle, par des paroles opportunes et des exemples à renforcer toujours plus nos jeunes dans la vie intérieure et surnaturelle, pour devenir imitateurs de notre Vénérable Père dans la dévotion à l'Immaculée… » (Circulaire que le Fr. Pancrazio, Visiteur, a envoyée à tous les Frères d'Italie, Vintimille, le 8 septembre 1939 ).



Nous trouvons un écho du jubilé dans la lettre à Sandro du 28-7-1939 : « Vous êtes les premiers à recevoir une réponse pour les souhaits que vous m'avez envoyés pour cette fête inattendue et qui me répugnait au plus haut point. La trop grande bonté des Supérieurs et des confrères m'ont obligé à l'accepter. C'est ainsi que le Seigneur a voulu. Maintenant cette grande croix est passée. Je ne tiens plus le coup à certaines fêtes du cœur : l'émotion m'a presque fait tomber en syncope. Je ne voulais et je n'espérais que celles du paradis. Rien n'y a manqué, pas même la bénédiction du pape et les souhaits du Supérieur général. Que c'est une chose grande et auguste, être un petit et humble mariste.



Deuxième partie


L'homme et le saint que nous avons découvert dans les lettres, nous le retrouvons aussi dans les témoignages de ses Frères, de ses anciens élèves, du relateur de la cause comme aussi celui du premier censeur théologien.

Témoignages


1. Témoignages de Frères


Le Frère Constant Delclos, né le 20-04-1901, novice du Frère Alfano en 1917, a écrit de Saint-Paul-Trois-Châteaux le témoignage qui suit: « Le Frère Alfano a laissé parmi ceux qui l'ont connu une empreinte indélébile de sérieux et de fermeté. Elevé à l'école de ceux qui avaient connu le Fondateur ou en avaient été ses disciples, il comprit que son devoir était de devenir un imitateur exemplaire selon l'exemple de saint Paul : « Je vous ai transmis ce que moi aussi j'ai reçu. » Fidèle aux moindres observances, exact et ponctuel à chaque exercice, il a été pour les novices un modèle incomparable de régularité. On a dit de saint Bernard : « Voulez-vous connaître sa Règle ? Regardez sa vie ; voulez-vous connaître sa vie ? Lisez sa règle. » Sans exagérer on aurait pu en dire autant de notre regretté Fr. Alfano. Quant à nous, les novices du « centenaire » (1917), nous avons eu le bonheur d'apprécier son admirable et inlassable dévouement, facilitant à tous la tâche quotidienne. Combien il nous édifiait dans les prières, par sa tenue et sa manière de répondre ! Le matin, toujours le premier à la chapelle, on le trouvait faisant son chemin de croix. La prière le transfigurait et son seul signe de croix valait un sermon. Sous des dehors un peu austères, le Frère Alfano cachait un cœur et des qualités sociables qui, dans l'intimité, se révélaient aimablement et le rendaient fidèle à l'amitié. Joyeux et de conversation agréable, le Frère Alfano savait pendant les récréations égayer les novices, prenant part à leurs jeux (les cours avaient toutes un jeu de croquet). En promenade, quand l'occasion lui permettait d'y venir, il savait nous intéresser, racontant des histoires amusantes et toujours nouvelles. Malgré sa santé délicate, on remarquait en lui une énergie inaccoutumée et une force de volonté que rien ne pouvait ébranler. A table il mangeait très peu et semblait se nourrir de la lecture qu'on faisait pendant les repas. Il était toujours d'un abord facile, si accueillant que les novices aimaient aller vers lui, ouvrant leur cœur avec un complet abandon. »


Le Frère Gaetano Vinai nous livre un de ses souvenirs : « J'avais 14 ans… En 1923, au début de l'automne, j'avais mal à un pied et le jeudi je ne suis pas sorti en promenade. Je tournais dans la maison et j'ai rencontré le Fr. Alfano… Il s'approcha de moi et m'aborda avec un grand sourire. Cela me conquit le cœur. Je suis allé avec lui et nous avons entamé un long dialogue sur des sujets qui me plaisaient. Il me conduisit dans la salle d'étude et nous avons commencé à parler des études. Il me demanda ce que je savais et j'étais heureux, non seulement de lui répondre, mais de pouvoir parler avec lui. Il se montra très gentil. Puis nous sommes allés au jardin…Nous étions pratiquement amis. A un certain moment il s'est éloigné puis il est revenu avec des dragées, il me les a toutes données et j'ai pris les dragées tout content et joyeux. La journée s'est terminée avec un grand au revoir… Pendant les récréations il était d'une ouverture incroyable, d'un sourire et d'une manière de faire telle que tout le monde le recherchait. Il avait une manière bien à lui de rire « en cascades » qui était formidable ; on l'entendait de loin. Il riait avec plaisir des blagues qu'on pouvait raconter. »


Témoignage du Frère Antelmo: « Pendant la guerre, (la première guerre mondiale), il envoyait des circulaires polycopiées à ses anciens novices et aux frères qui se trouvaient sur le front. Elles étaient pleines de sages conseils et de nouvelles de la Congrégation. Il s'ingéniait à les tenir en lien avec les supérieurs. Pour Noël 1917 il m'a envoyé un chèque de 5 lires, pour que je sois heureux pendant ce saint jour. Il a bien réussi et cela m'a permis de mettre de la joie chez tous ceux qui se trouvaient dans la tranchée avec moi. »

Au cours du souper du 10 juin 2006, un samedi, nous célébrions la Saint Marcellin, je me suis trouvé à table avec le Fr. Flavio Testa, 95 ans, et d'autres Frères de San Leone Magno. La conversation est tombée sur le Fr. Alfano. Le Frère Flavio qui l'a très bien connu, ayant été un de ses scolastiques, nous dit : « Le Fr. Alfano était très rigoureux avec lui-même, mais pour les autres il

était d'un charme et d'une attention extraordinaires. Quand nous sortions en promenade et que nous nous asseyions dans une clairière, nous nous mettions autour de lui. Il racontait toujours des histoires intéressantes et il riait volontiers.

2.Témoignages d'anciens élèves


Monsieur Giuseppe Della Volta, témoin au tribunal ordinaire, trace en peu de mots le portrait psycho spirituel du Serviteur de Dieu : « C'était un religieux loyal, étranger à tout artifice et au double jeu ; il était toujours cohérent dans ce qu'il disait ou faisait, il était d'une rectitude sans faille. »


Le Docteur Mario Colombino écrit au Fr. Umberto, Provincial : « Le Frère Alfano était pour nous comme une source magnétique qui nous attirait. Les lignes de force qui se dégageaient de sa personnalité puissante nous transformaient et nous poussaient à l'imiter et à le suivre sur le chemin ardu de la perfection… Si nous voulons être honnêtes avec nous-mêmes, nous devons admettre que notre vie spirituelle était en fonction de celle du Fr. Alfano. C'est lui qui nous faisait goûter les beautés d'une vie donnée au Seigneur. La fascination qu'exerçait le Fr. Alfano était telle et j'étais tellement attiré par sa personnalité imposante, que quand il illustrait ou commentait la vie des saints, l'Evangile, l'Imitation de Jésus-Christ, j'avais l'impression qu'il parlait d'un monde qui lui était particulièrement congénital, qui lui était habituellement familier, en d'autres mots, un monde dont il ne s'était jamais séparé et dans lequel il vivait quotidiennement. »

3.Témoignages de théologiens


Le premier théologien qui eut à examiner les écrits du Frère Alfano affirma : « Ici la moisson est vraiment abondante, on a l'embarras du choix. Le Serviteur de Dieu avait parfaitement compris que la vie religieuse vécue à plein est un jardin où, sous la lumière de l'Esprit Saint, toutes les vertus peuvent fleurir. »


Le texte suivant est du Père Valentino Macca, O.C.D. Il était le relateur de la cause, celui qui en garantit la valeur devant la Congrégation des saints, auprès des théologiens, des évêques et des cardinaux : « La lecture attentive des documents met en contact avec un religieux que la tradition orientale primitive n'aurait pas craint de placer parmi les « amoureux de Dieu », avec le sens concret qu'on donnait à l'expression. En effet, le Serviteur de Dieu vit dans une plénitude d'amour qui semble, dans la pensée et dans les actes, lui faire oublier les années… Les extraits de lettres cités montrent une ligne de charité qui non seulement maintient sa fraîcheur, mais qui au soir de la vie se fait plus généreuse et plus forte. Cela fait penser au « vin vieux », expression qui chez saint Jean de la Croix définissait « les vieux amoureux »… Alors que ne sont pas fréquents chez les personnes âgées les élans de jeunes, le Frère Alfano fait preuve d'une charité exceptionnelle, dont les propos le lient fortement aux cœurs de Jésus et de Marie, mais dilatent aussi l'esprit aux confins du monde, dans ces années troublées par la guerre… ( 1943 ) Il était toujours dans la présence de Dieu… La prière semblait l'accompagner même dans les récréations… Il était arrivé à ce qui est si difficile: l'unité de la vie. » ( Positio, p. 23 )


4. Pane di Casa Nostra


Ce livre, réédité en juillet 2001, existe dans les quatre langues de l'Institut. C'est une vie du Fr. Alfano de lecture agréable, facile, 48 pages seulement et qui présente un portrait bien équilibré de notre modèle. Dans ce livre émerge souvent l'humanité du Fr. Alfano. Voici quelques passages :


Le sillon tracé dans l'âme de ses élèves et l'influence bienfaisante qu'il avait exercée sur eux fut telle que, trente ans après, certains de ses anciens élèves feront le voyage de Rome à Vintimille pour

revoir leur ancien maître. p.19.


Il a été choisi comme formateur à cause de « sa perspicacité, de sa rectitude de jugement, de sa parole franche, et l'accueil des personnes ». p. 20

.

« J'ai toujours devant les yeux son visage austère, mais bon et toujours accueillant, qui parfois nous

réprimandait du regard, dans une maîtrise de soi absolue. » p. 23.

Il écrivait : « Nous ne pouvons oublier les martyrs de l'Espagne catholique ni le chemin de croix des Polonais ces jours-ci, ni celui des Mexicains et des Russes qui dure depuis si longtemps. Prions pour l'Eglise, pour le Pape, la Pologne catholique et torturée, pour notre patrie, pour l'Europe bouleversée, pour l'Institut, le District, les Supérieurs et nos parents. Dieu guide les événements et les hommes. Nous sommes en de bonnes mains… » p.25


Dans la prière au Seigneur il lui dit : «J'ai soif de vérité, de vie, de lumière, de bien, d'amour. Et tu es la source, l'océan de tout bien… Avec toi je veux être éternellement et avec ta Maman Immaculée. » p. 26.


Le Frère Alfano était intellectuellement très doué. Il lui fallut, à 50 ans, apprendre le latin et il en deviendra un professeur excellent. C'était un homme de volonté, tenace, d'un bloc, d'une grande droiture et d'une grande culture. Mais la joie et la bonté étaient aussi deux notes caractéristiques. Ceux qui l'ont connu reconnaissent : « Il se montrait affable, surtout dans les relations interpersonnelles ; pendant les récréations et les promenades, il était très agréable et d'une joie contagieuse… Lui, de caractère fort, se faisait compréhensif pour ceux qui se trompaient, sensible aux besoins des autres, attentif aux problèmes de ceux qui lui étaient proches. » - Aux confrères appelés au service militaire, pendant la première guerre mondiale, il envoyait des lettres pleines de nouvelles de la congrégation et de bons conseils, mais il ajoutait aussi de l'argent pour que les jours de fêtes soient plus agréables. Un de ses disciples écrit : « La sévérité du Frère Alfano est un mythe qui s'est créé dans la tête de certains. » Si on entrait en dialogue avec lui, on découvrait un père plein de bonté, qui savait cueillir au vol les difficultés et avait pour tous des mots de réconfort.. p. 30, 42.


Testament du Fr. Alfano

« J.M.J. – Villa Santo Stefano

Vintimille


2-4-1930

1. Par la divine bonté je ne possède rien en propre. Tout ce qui est mis à mon usage m'est donné par l'Institut et il lui appartient : Deo gratias ! Dans cet Institut des Petits Frères de Marie j'espère et je désire persévérer jusqu'à la mort. Il me sera doux de mourir membre de la Famille de la Très Sainte Vierge Marie et sous la protection de cette Mère de miséricorde, vie, douceur et notre espérance. On peut rester heureux et confiant dans les bras de Jésus, de Marie et de Joseph.


2. Je laisse quelques pauvres écrits. Il serait probablement bien, et peut-être même un devoir de tout brûler… Mais je les retiens et les considère comme des choses qui ne sont pas à moi ; de tout je suis débiteur à l'Institut; la décision en revient donc aux Supérieurs… C'est du papier à brûler. Mais si on croyait trouver dans ce grand fatras quelque petite chose qui puisse aider quelqu'un, tant mieux : laus Deo !… Je n'ai pas conscience d'avoir écrit par malveillance ou par manque d'amour pour la très sainte vérité. Ce dernier sentiment est un pur don de la divine bénignité du Seigneur.


3. Je confesse d'avoir pu, peut-être fréquemment, contrister le cœur de mes vénérés Supérieurs de beaucoup de manières, et même sans le savoir et sans le vouloir, vu mon caractère très imparfait et mes faiblesses : à eux tous je demande très humblement pardon... Mais je voudrais supplier tous les confrères de vouloir toujours attester aux supérieurs un profond respect et une parfaite docilité, comme preuve d'esprit bon, reconnaissant, humble et pieux. Et pour cela qu'ils pensent à prier continuellement pour eux, pour que le Bon Dieu les bénisse, réconforte et assiste. Cet esprit filial aura sa récompense de la part de la Vierge Marie par d'insignes faveurs spirituelles et par un accroissement des vertus maristes,…


4. Je demande aussi pardon à tous les confrères des mauvais exemples et des déplaisirs que je leur ai causés de n'importe quelle manière, même involontairement et sans m'en rendre compte. Si toutefois ils veulent me rappeler devant le Seigneur, ils témoigneront envers moi d'une grande charité. Je les en remercie, je supplie le Bon Dieu qu'il les récompense amplement et généreusement. Je les supplie tous de rechercher le propre avantage spirituel… La faim et la soif de la Parole de Dieu est le signe que nous sommes fils de Dieu… Les vrais fils de Marie se sentiront toujours davantage heureux de lui appartenir, et ils croîtront dans les sentiments de gratitude et d'amour envers elle. Je voudrais aussi très ardemment que dans leur sollicitude sage et sans limites les Supérieurs puissent toujours dans toutes les Provinces de l'Institut Mariste pourvoir de façon adéquate à une solide formation religieuse des jeunes aspirants et des jeunes Frères, dans les maisons de formation et plus tard aussi. On ne sait que trop bien que les grandes attentions aux sources assurent la prospérité future de toutes les maisons, l'accroissement de tout l'Institut et la diffusion progressive de l'esprit d'apostolat. Travaillant de cette manière, le Vénérable Fondateur ne manquera pas de sourire du ciel à ceux qui continuent son œuvre, les bénissant et aplanissant les difficultés les plus ardues.

Vaser Giuseppe Carlo – en religion – f. Alfano. »


Conclusion


Beaucoup de confrères et de personnes qui l'avaient connu, des gens de son pays natal où son souvenir est encore très vivant, se sont adressés à lui pour implorer des grâces du Seigneur et il existe déjà des témoignages de faveurs attribuées à son intercession. C'est là l'événement qui aujourd'hui nous étonne: qu'un humble et simple Frère Mariste ait été élevé au rang de puissant intercesseur auprès de Dieu. Mais l'étonnement se transforme en fort stimulant quand nous pensons que ce qu'il y a de remarquable chez l'humble Valdotain, c'est d'avoir vécu l'ordinaire d'une manière extraordinaire ! Pour nous, chrétiens, c'est une très grande consolation et une très grande leçon, parce que nous avons en Fr. Alfano un exemple de cohérence généreuse jusqu'à l'héroïsme dans l'accomplissement quotidien de notre devoir, dans l'amour de Dieu par Marie, dans notre sanctification en vivant notre "terrible quotidien" et en la réalisant nous aussi d'une manière extraordinaire: la vie quotidienne de père ou mère de famille, ou d'enfant, vécue chez nous, dans notre métier, dans notre temps libre, partout ! Nous, Frères maristes, nous avons en Fr. Alfano l'exemple vivant de notre Règle, de l'amour inconditionnel pour Marcellin Champagnat et cet Institut qui nous offre chaque jour le " Pain de chez nous ", l'exemple du "rosarien" qui sait remplir les temps morts de la journée, en semant des " Ave Maria " sur les sentiers de la vie, en nous mettant, nous et les autres, en contact avec la Bonne Mère, pour être conduits à son Fils Jésus, pour apprendre d'Elle la pratique de la spiritualité des premières places : à Bethléem et à Nazareth, sur le Calvaire et auprès de l'Autel ! "Du pain de chez nous": cette simple phrase, si chère au Fr. Alfano, devient ainsi pour tous une invitation à la perfection et une formule de sainteté simple, solide et sûre

qui, par la voie de Marie, nous conduit rapidement à Jésus. (Pane di casa nostra, pag. 45)


Prière

O Seigneur, qui as donné à ton Serviteur le Frère Alfano, une telle force de volonté dans l'accomplissement de tous ses devoirs et tant de zèle pour l'éducation chrétienne de la jeunesse, donne-nous d'imiter ses exemples et accorde-nous la grâce de... (indiquer la faveur souhaitée) que nous te demandons par son intercession. Marie, Reine du Rosaire et notre tendre Mère, obtiens-nous la glorification du Fr.Alfano, ton humble enfant, qui a tellement travaillé pour te faire connaître et aimer. Amen.


Pater, Ave, Gloria .


Vénérable Frère Alfano, priez pour nous.


Données biographiques


1873, 10 septembre : Naissance à Hône, Vallée d'Aoste, Italie de Giuseppe Carlo Vaser (Fr. Alfano)

1886; le petit Vaser se rend à Saint-Paul-Trois-Châteaux.

189, il émet le vœu d'obéissance. Il est le premier Frère Mariste italien.

1891-1903 Il enseigne au collège San Leone Magno et il s'éprend de la ville de Rome: de l'art, de la culture, de la foi que cette ville offre.

1894, 16 octobre : il fait ses vœux perpétuels.

1903-1941 Il est formateur.

1907, il émet le vœu de stabilité.

1907-1922 Maître des novices pendant 15 ans. Pendant ces années il reçoit 226 novices dont 144 persévèreront dans la vie mariste.

1925-1941 Directeur des jeunes Frères aux études.

1920 et 1932 Dates de deux Chapitres généraux auxquels il a participé comme membre élu.

1909-1941 Il est Conseiller provincial. Il était apprécié pour ses jugements équilibrés, clairs et sûrs.

1943 1er mars : Il s'éteint en pleine guerre mondiale.

1988 Son corps est transporté à Rome et repose dans la chapelle du collège San Leone Magno.

1991 22 janvier: l'Eglise émet le décret sur l'héroïcité des vertus du Fr. Alfano qui reçoit le titre de Vénérable. L'Eglise reconnaît en lui un modèle de vie chrétienne, un chemin vers le Seigneur, un ouvrier actif dans la vigne de Dieu.


En quelques mots : le Frère Alfano a été 35 ans formateur, 32 ans Conseiller provincial, dans une marche régulière vers la sainteté.


Les Frères Maristes


Une Famille sans frontières: Au cœur du monde, au cœur de l'Eglise, 4200 Frères, de tous les continents, présents dans 76 pays. Travaillant comme éducateurs chrétiens auprès des enfants et des jeunes pour faire d'eux des hommes et des disciples du Christ. Une famille religieuse qui ouvre sa spiritualité, son charisme et sa mission à tous les chrétiens qui veulent vivre et collaborer avec les Frères.


Guidés par les principes pédagogiques de Marcellin Champagnat: Pour bien éduquer il faut aimer ! Pour bien éduquer il faut former tout l'homme: le citoyen et le chrétien ! Pour bien éduquer il faut vivre avec les jeunes ! Pour bien éduquer il faut offrir Pour bien éduquer il faut se laisser inspirer par Marie, la tendresse paternelle et maternelle de Dieu . mère et éducatrice du Christ. Pour bien éduquer il faut garder le cœur ouvert aux enfants et aux jeunes en difficulté.


Guidés par la spiritualité de Marcellin Champagnat, nous allons vers les jeunes parce que nous sommes nous-mêmes aimés par Jésus: Nous allons vers les jeunes le regard tourné vers Marie, la Bonne Mère: « Notre action apostolique est une participation à sa maternité spirituelle » (Const. 84.) Notre devise est: « Tout à Jésus par Marie, tout à Marie pour Jésus. » Avec l'ambition de Marcellin: « Tous les diocèses du monde entrent dans nos vues. » Avec le but de « Faire connaître Jésus-Christ et de le faire aimer ! »


Marcellin Champagnat

(1789-1840)


Nous regardons Marcellin comme l'enfant regarde son père et apprend de lui les valeurs essentielles. En lui nous voyons : Un homme de foi qui vit dans la présence de Dieu et qui regarde le monde en Lui. Un homme épris par Jésus et par Marie. Un homme de prière. Un pèlerin de la foi. Un cœur passionné pour Dieu. Un père qui prend soin des Frères, comme de ses enfants. Un homme plein de vigueur et de tendresse, qui sait cultiver la joie et la bonne humeur. Un cœur paternel et maternel. Un pasteur qui écoute et accueille les personnes. Un apôtre au cœur brûlant pour annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus. Un ami des enfants et des jeunes. Un éducateur qui sait être miséricordieux et exigeant. Une personne créative et audacieuse. Un cœur d'apôtre. Un homme qui voit au-delà de son époque. Un homme qui embrasse le monde entier dans ses vues et prépare des missionnaires. Quelqu'un qui vit son idéal avec une telle intensité que beaucoup d'autres veulent lui ressembler et vivre avec lui. Un cœur sans frontières.


La canonisation de notre Fondateur, le 18 avril 1999, nous a comblés de joie. Elle a confirmé que le Père Champagnat avait choisi un chemin de vie. Nous sommes encore plus heureux de voir que des milliers d'hommes et de femmes, sont passionnés par sa personne. Marcellin interpelle également des membres d'autres Eglises chrétiennes et d'autres religions et même des non-croyants. L'appel du prophète Isaïe s'adresse aussi à chacun de nous : « Elargis l'espace de ta tente... car à droite et à gauche tu vas déborder » (Is 54, 2-3). Le Père Champagnat est un saint pour l'Eglise et pour le monde.


Pour en savoir plus sur les Frères Maristes

www.champagnat.org

 



14/03/2009
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