Spiritualité Chrétienne

Spiritualité Chrétienne

Notre Dame de Lorette

 Notre-Dame de Lorette

Cœur Marial de la Chrétienté

Diocèse d’Ancône, Italie


Tout commence en 1291, à l’époque où les croisés sont définitivement expulsés de Terre-Sainte. Selon la légende, largement répercutée par l’iconographie, la maison de Nazareth aurait été transportée « par un ministère angélique » en Illyrie, à Tersatto, près de Rieka, dans l’actuelle Croatie, puis, en 1294, à Lorette où elle est vénérée actuellement.


Mais notre esprit répugne à une dévotion ancrée dans le passé purement légendaire, sans fondement historique. Davantage encore lorsqu’il s’agit de la réalité de l’Incarnation. La « Casa de Nazareth » fut, selon les termes de Jean-Paul II, lors de l’ouverture des célébrations du 7e centenaire, « témoin du plus grand mystère de l’histoire ». « La Sainte-Mainson de Lorette, écrit Jean Paul II , est le premier sanctuaire dédié à la Vierge ayant une portée internationale ; pendant de nombreux siècles , il fut le vrai cœur marial de la Chrétienté.


Nazareth ou Lorette


De fait, deux sanctuaires de l’Annonciation sont honorés par les Catholiques, à Nazareth, et à Lorette. Dans l’inscription latine gravée sur l’autel de la grotte de Nazareth et au-dessus de l’autel de la « Santa Casa », un mot fait problème : « hic », « ici ». L’affirmation si impressionnate « ici le Verbe s’est fait chair », a-t-elle autant de légitimité à Lorette qu’à la grotte de Nazareth ? Et si c’est « ici » en Gallilée, comment est-ce aussi « là-bas », dans la Province d’Ancône ? Heureusement, la passionnante enquête menée par l’archéologie permet de sortir de cette confusion.

Les témoignages artistiques les plus anciens sont les fresques du XIVe siècle ornant la partie supérieure des murs de la Casa. Mais les vielles pierres de la partie inférieure n’ont jamais été recouvertes. Premier indice que les archéologues n’ont pas manqué d’interroger. Et les pierres ont parlé, en particulier lors de la campagne des fouilles menées de 1962 à 1965. Résumons l’essentiel.


Graffitis et œufs d’autruche


Tout d’abord les pierres ne correspondent pas toutes à celles de la région : un seul des 3 murs et la voûte sont faites en briques du pays. Les 3 autres parois, qui ne dépassent pas 3 m de haut , ne reposent sur aucune fondation. Pour tout fondement, la maison semble avoir été placée sur une ancienne route. Elle vient donc d’ailleurs.


Une étude récente sur la façon dont les pierres ont été travaillées renvoie à la technique des nabatéens en usage en Gallilée au temps de Jésus. De plus , l’examen des incisions qu’elles portent révèle des graffitis d’origine judéo chrétienne. La similitude avec ceux trouvés à Nazareth et étudiés par le Père Bagatti est incontestable.


L’enigme des 3 parois s’éclaire aussi par comparaison avec les données techniques de la grotte de Nazareth. Les parois étaient à l’époque, construite contre la paroi rocheuse. Elles comportaient donc deux parties, la grotte, inamovible, et les murs qui la protégaient. Or, les études confirment une parfaite continuité entre les 3 murs de Lorette et la Grotte de l’Annonciation conservés intacte au copurs des siècles, elle aussi, grâce à la Basilique construite au-dessus.


Emmurées dans les pierres, on découvrit par ailleurs 5 croix d’étoffe rouge ayant vraisemblablement appartenu à des chevaliers d’un ordre militaire qui, au Moyen-Age, gardaient les Lieux Saints et les reliques. Quelques reste d’œuf d’autruche rappelle également la Terre Sainte et la symbolique du Mystère de l’Incarnation.


Les « Angeli » et la Casa


On comprend qu’on ait pu transporter les murs comme on l’a fait pour tant d’autres monuments du Moyen Orient ou de Grèce, par bateau, depuis la Terre-Sainte. Restait à découvrir l’identité des audacieux déménageurs. La tradition fait arriver la Casa à Lorette, le 10 décembre 1294. Or, un document de septembre 1294, découvert récemment, atteste qu’un certain Nicéphore, despote de l’Epire, avait donné sa fille Ilthamar en mariage à Philippe de Tarente, quatrième fils de Charles II d’Anjou, roi de Naples. Dans la liste des biens apportés en dot par Ithamar, on mentionne un présent tout à fait original : « les saintes pierres emportées de la Maison de Notre-Dame, la Vierge Mère de Dieu ».


Ainsi le puzzle est reconstitué. Selon le document italien Nicéphore appartient à la noble famille qui régnait sur l’Epire, les Angeli. On voit à quelle légende ce nom a donné naissance : les « Anges » responsables du transport de la Santa Casa ne sont pas ceux qu’on croît. Enfin, Lorette a été choisi pour y déposer les pierres non seulement en raison de la proximité de la mer, mais parce que les Etats Pontificaux s’étendaient alors jusqu là. Une protection durable était assurée.


Une athentique icône


Depuis le 10 décembre 1994, une lampe venue de Nazareth brûle dans le sanctuaire de Lorette. Sa flamme unit désormais les deux sanctuaires jumeaux. Bénie par Jean Paul II en la Basilique Saint-Pierre en févier 1994, elle a ensuite brûlée dans la Grotte de Nazareth toute l’année de la famille. Cette « Lampe de la Paix » symbolise la Lumière du Christ, Verbe Incarné dans le Sein de Marie, Vrai Dieu et Vrai Homme, qui illumine le monde.


En définitive, pour reprendre l’expression du Pape Jean Paul II dans sa lettre du 15 août 1993, à Mseigneur Pasquele Macchi , pour le 7e centenaire, la Santa Casa de Lorette n’est pas seulement une « relique »- authentique-, mais encore une « icône précieuse et concrète », une image »qui atteste la Foi et l’esprit de prière du bon peuple de Dieu qui y voit la présence et la protection de la Vierge ». Lieu de l’Annonce et du Fiat de Marie, cette icône privilégiée ne rappelle pas « une vérité abstraite », mais « un événement et un Mystère : l’Incarnation du Verbe », les murs de Lorette sont les témoins de l’événement de Nazareth. Le sanctuaire Notre Dame de la Santa Casa de Lorette reste et est donc un lieu où l’on « fait l’expérience de l’absolu de Dieu ».Prions Notre-Dame de Lorette de noux introduire dans le mystère du foyer de Nazareth et de donner Sa Paix dans nos cœurs, dans nos foyers, dans nos famille, dans l’Eglise et dans notre monde en proie aux force maléfiques qui le ravagent et le détruisent en y semant haine , violence…


(d’après un article paru dans Famille Chrétienne N° 921 du 7 septembre 1995)



28/01/2008
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