Spiritualité Chrétienne

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Vénérable Marguerite du Saint Sacrement

 

Vénérable Marguerite du Saint-Sacrement

L'Epouse de l'Enfant Roi

1619-1648

Fête le 26 mai


Innocence, pureté, simplicité… Ce sont les vertus que la Vénérable Marguerite du Saint Sacrement promettait à ceux qui contempleraient Jésus dans le Mystère de Son Enfance. Que notre monde, si compliqué, si agité, s'ouvre à la Paix qui vient de la la Crèche et dont Jésus nous révèle le Secret : » Laissez venir à Moi les petits enfants, car le Royaume des Cieux appartient à ceux qui leur ressemblent. » (Mt 19, 14). 1637. Après 12 ans de mariage, le Roi Louis XIII et Anne d'Autriche n'ont toujours pas d'enfant. Marguerite du Saint Sacrement, au fond de son Carmel de Beaune, prie pour la France. Or, un soir de tempête, le Roi se réfugie au Louvre où se trouve la Reine ; le futur Louis XIV est ainsi conçu. Mais la jeune Carmélite va rappeler au monde que le Véritable Roi, ce n'est pas le Roi-Soleil, c'est le Christ ! Elle dont la taille ne dépassera jamais celle d'une fillette de 12 ans est chopisie, en ce temps de guerres et de misères, pour répandre le rayonnement de l'esprit d'enfance ; car, de la Crèche à la Croix, Petit Roi de Grâce et Roi couronné d'Epines, Jésus veut régner sur nos cœurs.


Une « Fondatrice » de six mois


Le 7 février 1619, à Beaune, Jeanne Bataille, épouse de Pierre Parigot, donne naissance à son 5e enfant. Elle en aura encore deux. Ce couple profondément chrétien vit confortablement des revenus de la terre et de la vigne. La petite Marguerite est baptisée le jour même . Six mois plus tard, un événement d'importance se produit : des religieuses du Carmel de Dijon fondé en 1605, après bien des démarches et des difficultés, ouvrent un Carmel à Beaune. Le Chanopine qui cède au Carmel le Prieuré Saint Etienne n'est autre que le grand-oncle de Marguerite. Aussi pose-t-il une condition à cette cession : que sa nièce soit reçue au Monastère, quand elle en aura l'âge en qualité de fondatrice ! Comme les mariages, qui étaient arrangés, ainsi sont préparées les vocations. Marguerite pourrait se révolter d'avoir été ainsi destinée au Cloître ! Et pourtant, l'Esprit Saint va fondre sur cette âme d'enfant et la co,duire précocement à une étonnate maturité spirituelle. Elle est douce et docile, gracieuse, et à ces dons naturels s'ajoute une piété grandissante. A 5 ans, le Saint Sacrement l'attire comme un aimant et elle fait à Dieu, dans le secret de son cœur, l'offrande d'elle-même. Parfois, le froid la saisit au point qu'elle pense s'évanouir dans l'église, mais l'Esprit-Saint la revêt d'une douce chameur et elle peut continuer sa prière. Précoce aussi, et surnaturelle, est son attirance vibrante de tendresse pour les pauvres, si nombreux en ces temps de guerres et d'épidémies. Elle accompagne sa mère dans ses visites aux malades et vainc ses répugnances en changeant les pansements souillés. Le dépouillement de Jésus qu'elle aime contempler dans la Crèche fait naître en elle le dégoût de la richesse, des vêtements recherchés, des mets délicats.


« Ne pas montrer nos souffrances »


Tout semble sourire à la petite Marguerite : menue, un visage fin, un caractère doux et aimable, un sourire délicieux, elle charme tous ceux qui la connaissent. Mais elle souffre d'accès de mélancolie, de tristesse, elle voit des monstres, entend des cris. Ses crises de convulsions font pleurer d'inquiétude sa mère, qui à chaque fois, l'emporte devant le Saint Sacrement. De ce déséquilibre nerveux, Marguerite ne guérira jamais complètement. Au milieu des pires souffrances morales et physiques, Marguerite garde la paix et la sérénité. Elle résiste aux tentations et aux assauts du désespoir, son secours est la prière, de jour comme de nuit. Elle écrit à l'âge de 10 ans cette réflexion étonnante qui explique son égalité d'humeur : « Quand le Bon Dieu nous envoie des souffrances, nous devons nous efforcer de les cacher en nous et de ne pas les montrer aux autres qui ne sont pas chargés de les porter. » La mort de Madame Parigot vient mettre un terme brutal à l'enfance de Marguerite. Sur son lit de mort, sa mère la console et lui promet qu'elle sera Carmélite. Marguerite anéantie, court à l'église Notre-Dame. Prosternée devant la statue de la Vierge, elle la supplie de lui tenir lieu de mère et comprend dans son cœur qu'elle est exaucée.


« Enfermée » dans l'Enfance de Jésus


Le soir même des obsèques, Marguerite, dans sa robe de deuil, est conduite au Carmel par son père. Malgré son chagrin, elle est aussitôt inondée de joie. Elle est accueillie par Mère Elisabeth de la Trinité, Prieure et mère Marie de la Trinité, Maîtresse des Novices. Deux heures durant, la pensionnaire de 11ans et demi va entretenir les saintes femmes de commentaires enfflamés sur le Saint Sacrement. Dès le lendemain, elle est admise à faire sa première Communion et entend Jésus l'appeler : « Ma petite épouse. » Cette fillette, dont la sagesse et le sérieux coupaient des autres enfants, s'adapte très rapidement à la vie de la communauté. Elle découvre la dévotion à l'Enfant-Jésus, prospère au Carmel depuis Sainte Thérèse d'Avila et prônée par l'Ecole Française, alors en plein essor. Marguerite fait sien, sans peine, le vocabulaire bérullien : « L'Enfant Jésus m'a enfermée dans les douze années de Son Enfance. » Mais une fois tombée l'exaltation des premières découvertes, les tentations reprennent le dessus. Elle voit la main du Diable, des animaux affreux, des fléaux à venir ; elle perd le sommeil et ne peut prendre aucune nourriture tandis que les convulsions atroces tordent ses membres, suivies de longs assoupissements, de crises de frayeurs, de larmes. Les médecins parlent d'épilepsie, intrigués pourtant par la lucidité, la modestie et la douceur dont le jeune patiente ne se départit pas. Le 6 juin 1631, à 12 ans, épuisée et amaigrie, Marguerite reçoit l'habit de Novice ; deux jours après, elle est trépanée, assise en toute conscience sur une petite chaise de paille. Elle pense au couronnement d'épine, exhale un léger soupir et se laisse faire, tandis que les médecins qui cherchent une tumeur dans le crâne, découvrent un cerveau parfaitement sain. Les crises se succèdent jusqu'au 31 juillet où l'apparition de l'Enfant-Jésus, assis au bord d'un puits, guérit Marguerite.


L'esprit d'enfance et la grâce de la Croix


Marguerite peut commencer son noviciat. En août, Jésus l'invite à être « participante à l'état de Son Enfance. » Pendant 6 mois, elle va se trouver « comme dans un état de paradis perpétuel. » Ses sœurs la voient parfois « lavée de pureté, embaumée de chasteté », le visage brillant d'une blancheur éclatante, s'abstenant un temps de toute nourriture. Ce sont ses vertus surtout qui frappent ses compagnes et ses supérieures : une humilité souvent mise à l'épreuve, une obéissance qui prend le pas sur sa nature entière et indépendante. Le 7 février 1632, Jésus l'encourages à la pénitence : « Il faut que tu apprennes maintenant la science de Ma Croix. » Comme la Petite Thérèse de Lisieux deux siècles plus tard, Marguerite est chargée du « poids des pécheurs ». Maladies, souffrances, infirmités ne la quittent plus. Avertie des péchés et des désordres qui se produisent dans un monastère ou dans la personne d'un Prêtre, elle ressent amertume et angoisse, elle souffre pour les orgueilleux et les impurs, pour les âmes vaniteuses, pour les paresseux et les balsphémateurs. C'est à l'Epiphanie 1632, qu'elle signe son acte de Consécration : « L'épouse du Saint Enfant Jésus en Sa Crèche. » Elle fait sa profession solennelle le 24 juin 1635 ; Jésus lui apparaît sous la forme d'un enfant, lui remettant anneau, couronne et robe avec cette promesse : « Je ne refuserai rien à tes prières. » L'année 1636 est effroyable pour la France : guerres, invasions, sièges. Jésus confie à Marguerite : « C'est par les mérites du Mystère de Mon Enfance que tu surmonteras toutes les difficultés. Marguerite crée alors la « Famille du Saint Enfant-Jésus » dont les « domestiques » vivront des vertus de l'Enfance et réciteront la Petite Couronne. Cette dévotion quitte très vite les limites du cloître. L'armée ennemie se retire et la Bourgogne va connaître deux siècles de paix.


L'arrivée du Petit Roi


Le 15 décembre 1637, tandis que toute la France prie pour la naissance d'un héritier au trône de Louis XIII, Marguerite est avertie de la grossesse de la reine, avant Anne d'Autriche elle même ! Devenu Roi de France, Louis XIV viendra au Carmel de Beaune en 1658 remercier les sœurs de leur prières. Mais c'est un autre Roi qui va faire son entrée au Monastère. En effet, la renommée de Marguerite est parvenue aux oreilles d'un gentillhomme normand, le Baron Gaston de Renty. Il se rend au Carmel en 1643 sans voir Marguerite qui vit de plus en plus retirée. Il lui envoie, en novembre, la statue qui deviendra le cher Petit Roi de Grâce. Suite à un malentendu, cette statue arrive, humblement, avec le courrier : « J'ai été bien étonné, écrit M. de Renty un mois plus tard, quand j'ai su que le petit Jésus a été porté par la poste. Mon Dieu ! Comment se fait-il que tout n'ai été brisé à être secoué près de cent lieues durant ! » Marguerite avait eu quelques années auparavant l'inspiration de faire construire une chapelle dédiée à l'Enfant-Jésus ; elle sera consacrée le jour de Noël 1639. L'arrivée du Petit Roi coïncide avec la mort de Mère Marie de la Trinité en décembre 1643. En 1644, Gaston de Renty rencontre Marguerite : « Le Fils de Dieu fit une liaison si étroite de ces deux âmes que ce ne fut plus qu'un seul cour et qu'un esprit . » Ce saint homme qui est le directeur spirituel de la Prieure, Mère Elisabeth de la Trinité, se remet entre els mains de la jeune Carmélite de 25 ans : « Je m'abandonne à vous, ma très chère sœur, afin que vous me formiez selon le désir de Votre Saint Epoux. »


« Quand tout sera consommé, l'Enfant-Jésus me tirera à Lui »


En mars 1648, on l'installe à l'infirmerie d'où elle ne sortira plus. Alors que son corps est un abîme de souffrances, son âme est un abîme de paix et de joie : « Il ne semblait pas que ce fut une créature mortelle, mais une âme déjà régénérée par la Gloire. » Jusqu'à la fin, elle remercie ses sœurs et les console : « Vous me trouverez toujours au Saint Sacrement. Elle s'éteint le 26 mai dans la matinée. Arrivent alors au Carmel un défilé de fidèles ainsi qu'un volumineux courrier pour rendre un dernier hommage à la « petite sainte ». Gaston de Renty, qui suivra de peu sa sœur d'âme, écrit : « Dieu a retiré au Ciel ce que la terre n'était pas digne de posséder ». Saint Jean Eudes avait vu Marguerite peu avant sa mort : « Je ne puis dire le respect et la dévotion que le Saint Enfant Jésus a imprimés dans nos cœurs au regard de de sa sainte épouse ; nous avons déjà ressenti plusieurs effets de sa charité, spirituels et corporels ». En effet, exaucements et miracles se succèdent. Marguerite du Saint Sacrement est déclarée Vénérable en 1873.


L'enfant Jésus de Beaune


Le « Petit Roi de Grâce », est l'un des quatres principaux « Enfant Jésus » miraculeux avec le Santo Bambino de Rome, l'Enfant Jésus de Prague et le Bon Jésus de Braga au Portugal. Offerte à Marguerite par le Baron de Renty, cette statuette de bois, haute de 58 cm, peinte et articulée, peut être habillée de vêtements somptueux venus des quatre coins du monde. La dévotion au Petit Roi de Grâce se propagea très rapidement et son rayonnement se manifesta spécialement pour les accouchements difficiles , la guérison des nouveaux-nés, les procès, les mariages, les vocations, les « bonnes morts ». A la Révolution Française, les religieuses le mirent à l'abri chez de courageux amis, dans une armoire que l'on peut encore voir aujourd'hui. Il fut vénéré en secret jusqu'au 28 décembre 1873 où à l'instigation du Curé de Saint Nicolas, une fête solennelle en présence de l'Evêque de Dijon marqua la reprise du culte public du petit Roi. De nombreux témoignages nous prouvent qu'Il continue sa mission de Miséricorde et de protection, comme l'assurait la Vénérable Marguerite du Saint Sacrement : « Une paille de Sa Crèche, une bandelette de Ses langes, c'est assez pour tenir en respect les ennemis. »


La Petite Couronne de l'Enfant Jésus


Sœur Marguerite en reçut l'inspiration en 1636. Elle consiste en un chapelet de 15 grains. Sur les trois premiers ont dit un Notre Père en l'honneur de Jésus, Marie et Joseph. Sur les 12 suivants, on récite un Je Vous salue Marie, en méditant sur les Mystères de l'Enfance de Jésus : l'Incarnation, le Séjour du Verbe dans le Sein de Marie, la Nativité, Sa Demeure dans l'Etable, Sa Circoncision, l'Epiphanie, la Présentation au Temple, la Fuite en Egypte, le Retour d'Egypte, la vie cachée à Nazareth, Ses voyages avec Joseph et Marie, Son Séjour au Temple au milieu des Docteurs. Comme Marguerite l'affirmait dans sa Foi pure et confiante : « Le Saint Enfant Jésus a plus soin de nos âmes et de nos besoins que nous n'en saurions avoir pour nous-mêmes. »


Aujourd'hui


Depuis le 27 septembre 2002, les lieux ou vécut Marguerite du Saint Sacrement , le Carmel de Beaune a été confié à la garde et à la charge d'animation spirituelle de la Communauté des Béatitudes, ce qui fait que l'Esprit de Marguerite du St Sacrement ne disparaît point, étant donné que la spiritualité de la Communauté des Béatitudes est de base Carmélitaine et Franciscaine. La Communauté assure de nos jours une formidable propagation de la dévotion au Petit Roi de Grâce.



Communauté des Béatitudes

14, rue de Chorey

21200 Beaune


http://beatitudes.org/maisons/index.php?mai=Beaune


http://www.gralon.net/tourisme/a-visiter/info-communaute-des-beatitudes-beaune-17070.htm



D'après un Texte extrait du journal « Feu et Lumière N° 223 de décembre 2003

 

Dernière mise à jour de la page, le 28 décembre 2008

 



30/09/2007
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